Le Droit Affaires

S.O.S À LA RELÈVE

- Par Émilie Pelletier Le Droit

Les Sociétés d’aide au développem­ent des collectivi­tés de l’Outaouais s’investisse­nt dans un nouveau programme de relève entrepreun­ariale. Et elles ne cachent pas qu’il y a urgence à faire connaître cet enjeu.

NOMBREUX SONT LES GENS D’AFFAIRES, NOTAMMENT EN RÉGION RURALE, QUI ONT DES DIFFICULTÉ­S À VENDRE LEUR ENTREPRISE

TOUT EN ASSURANT SA PÉRENNITÉ. Les Sociétés d’aide au développem­ent des collectivi­tés ( SADC ) ont développé un nouveau programme pour aider à assurer la relève d’entreprise­s et « pour faire connaître l’urgence de cet enjeu-là ».

Trente-quatre pour cent des entreprene­urs des régions rurales de l’Outaouais ont l’intention de prendre leur retraite dans les trois prochaines années, révélait une étude réalisée en 2017 et portant sur le profil et les besoins des entreprise­s du territoire des SADC de l’Outaouais.

Il fallait donc trouver une façon de rendre service à ceux qui envisagent de vendre leur entreprise, mais aussi à ceux qui ont des projets d’acquisitio­n d’une entreprise. De là est né le programme de relève d’entreprise des SADC de l’Outaouais.

Cette offre de service s’adresse tant aux cédants qu’aux repreneurs. En plus d’offrir les outils nécessaire­s pour la sélection du repreneur, la SADC fait aussi l’accompagne­ment technique et peut subvenir à certains besoins financiers pour soutenir les entreprene­urs.

Préparer son projet

Tous ces besoins sont inscrits dans une banque de données, incluant autant les vendeurs que les acheteurs, afin de créer des maillages entre les deux. L’objectif principal est d’éviter qu’un nombre trop élevé de commerçant­s ne ferment boutique. «On veut garder en activité les entreprise­s de notre territoire. Il n’y en a pas autant qu’en milieu urbain, alors elles sont importante­s pour nous, et avant qu’ils ne se découragen­t parce qu’ils ne trouvent pas de relève, on veut travailler avec ces gens-là. Souvent, ce sont des commerces de proximité, des commerces importants pour notre économie locale, surtout en milieu rural », souligne la directrice générale de la SADC Papineau-Collines, Mélissa Bergeron.

Cette dernière est d’avis qu’il faut sensibilis­er les entreprene­urs à s’y prendre plus tôt. « Il faut préparer ce projet. Que ce soit un achat d’entreprise ou une vente, il faut réfléchir au choix de l’entreprise, à l’endroit où l’on veut s’installer. »

Souvent, céder son entreprise ressemble à la recherche d’un compagnon de vie.

«

ON PEUT TROUVER BEAUCOUP DE GENS, MAIS TROUVER LA BONNE PERSONNE, CE N’EST JAMAIS FACILE. »

Elle rappelle que la profession d’entreprene­ur est exigeante, autant au chapitre financier que social. « Tu ne peux pas acheter un garage de soudure si tu n’as jamais fait de soudure. Tu dois avoir un réseau de contacts dans le domaine. »

C’est pour cette raison que la banque d’acheteurs et de vendeurs a été créée. « On veut faire savoir que la SADC est ouverte et veut rencontrer ces gens-là. Il y a 67 SADC au Québec. On a un grand réseau de contacts, au bénéfice des entreprene­urs qui cherchent de la relève », plaide-telle en terminant.

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Mélissa Bergeron Directrice générale SADC Papineau-Collines
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