RAYONNER SUR LA PLANÈTE
C’est à 32 ans que Viateur Girard est devenu patron. Cofondateur de Bois Francs DV, dont le siège social est à Fassett, sa compagnie est devenue un chef de file en matière de fourniture de bois franc sur le continent nord-américain et ailleurs sur la planète.
DÈS SON ENTRÉE SUR LE MARCHÉ DE L’EMPLOI, VIATEUR GIRARD RÊVAIT DU JOUR OÙ IL SE LANCERAIT EN AFFAIRES. Il s’était promis d’être son propre patron dès l’âge de 30 ans. C’est finalement à 32 ans qu’il a lancé sa première entreprise, en 1988, avec quelques associés. La véritable aventure de M. Girard comme gestionnaire a cependant débuté en 1992 lorsqu’il a cofondé Bois Francs DV avec David Lauzon, un visage bien connu du monde entrepreneurial de la région. Aujourd’hui, Bois Francs DV, dont le siège social est basé à Fassett dans la MRC de Papineau, est devenu un chef de file en matière de fourniture de bois franc sur le continent nordaméricain et ailleurs sur la planète.
Au bout du fil, Viateur Girard est installé dans l’aire d’attente de l’aéroport international Montréal-Trudeau. Le gestionnaire de 62 ans s’apprête à quitter le pays en direction de Shanghaï, en Chine, pour un voyage d’affaires. « Nous avons un bureau avec des employés à Shanghaï depuis 12 ans. On fait beaucoup de business en Chine où on exporte notre bois. Je dois me rendre là-bas parfois deux, trois et même quatre fois par année », lance-t-il en guise d’introduction.
M. Girard a été élevé sur une ferme. Habitué dès son jeune âge aux longues journées de labeur - il dit travailler encore 18 heures par jour -, c’est en 1976 qu’il complète un diplôme d’études professionnelles à l’école de foresterie de Duschenay, non loin de Québec. En 1978, M. Girard décroche un emploi à la scierie Sylvio Brunet et Fils, une entreprise de sciage, séchage et vente de bois située à Fassett et dont les installations seront rachetées par Bois Francs DV en 2006.
De simple employé à classeur-mesureur et opérateur de séchoir, M. Girard a touché un peu à tous les aspects du métier lors de son incursion sur le marché du travail. En 1988, l’entrepreneur en devenir quitte Brunet et Fils et démarre à son compte. En 1992, il pose les premiers jalons de Bois Francs DV, avec son partenaire d’affaires, David Lauzon.
De petite entreprise à chef de file
Seul avec une secrétaire pour l’épauler à ses débuts, M. Girard opère en louant des bureaux chez Planchers Lauzon, à Papineauville. Face à la croissance de la compagnie, le manque d’espace force une relocalisation. Bois Francs DV doit alors migrer vers le parc industriel de Papineauville. Quand la scierie Sylvio Brunet et Fils déclare faillite en 2006, l’occasion est rêvée pour Bois Francs DV de venir s’établir à Fassett, une municipalité se trouvant à moins de
100 kilomètres du port de Montréal et à proximité de la frontière canadoaméricaine.
C’est à Fassett qu’on retrouve encore, en 2019, les installations de séchage, de classement et de distribution de
Bois Francs DV. Le manufacturier opère également un torréfacteur, à
Ripon, lequel permet de modifier thermiquement le bois et d’offrir un service spécialisé aux clients. Bois Francs DV compte également sur l’appui d’un partenaire exclusif, la Scierie Lauzon, en opération à Thurso.
Cibler le marché international
L’entreprise spécialisée dans le séchage, la classification, la préparation et la commercialisation de produits de bois franc et de bois modifié thermiquement a remporté récemment un Prix Coup de coeur lors de la troisième édition des Prix Créateurs d’emplois du Québec 2019. L’honneur lui a été attribué principalement pour son intérêt soutenu à l’endroit des ressources humaines. En 2018, Bois Francs DV a vu son nombre d’employés passer de 34 à 38.
C’est sans compter les représentants commerciaux qui sont basés au Québec, en Ontario, au Vermont et en Chine, de même que des agents postés en Corée du Sud, au Japon, au Vietnam, en Europe et au Moyen-Orient.
Parce que c’est essentiellement ça Bois Francs DV: une entreprise qui mise sur l’exportation. « Dès la fondation de l’entreprise, l’objectif était l’exportation. On a fait beaucoup de foires internationales en France, en Italie, en Allemagne, en Chine, au Japon, pour se faire connaître. On a concentré nos efforts sur les pays qui font beaucoup d’acquisitions de bois. », certifie le président de Bois Francs DV.
Pour survivre dans le domaine manufacturier du bois franc au Québec, l’exportation est en fait la clé, fait valoir M. Girard.
« Avec la compétition interne au
Québec, il n’y a presque plus d’usines qui fabriquent avec du neuf solide. 1990, 2000 et 2008 ont été des années difficiles. Il y a des usines, des moulins et des manufacturiers qui ont fermé. Le coût de l’exploitation forestière est de plus en plus élevé. On n’a pas le choix d’aller vers l’exportation et de faire des transactions à l’international, sinon ça ne fonctionnerait pas », assure-t-il.
Les efforts faits par la PME fassettoise ont porté fruit. Bois Francs DV livre aujourd’hui ses produits dans près de 25 pays et son chiffre d’affaires oscille entre 25 et 35 millions de dollars par année.
Déjà bien implantée en Europe, en Asie, aux États-Unis, en Afrique et en Amérique centrale, Bois Francs DV cherche encore à percer de nouveaux marchés. Dans la foulée de sa stratégie d’affaires internationales, la compagnie lance des offensives depuis les dernières années au Moyen-Orient. Parmi les contrats d’envergure sur lesquels planche l’entreprise basée à Fassett, on retrouve la Coupe du monde de football de 2022, prévue au Qatar. Cette grand-messe sportive a nécessité la construction de stades. On pourrait bien retrouver un peu de l’ADN de Bois Francs DV dans les finitions des infrastructures qui serviront dans trois ans.
« Nous avons des contacts là-bas pour vendre du bois à des manufacturiers qui vont le transformer selon leurs besoins », de conclure M. Girard.