UN COOPÉRATISME COMMUNAUTAIRE
Native de l’Abitibi, Lyne Bouchard, de la coopérative d’expertes conseils Convergence, se définit comme un produit communautaire issu du terroir. Et elle ne cache pas que la lutte pour diminuer les inégalités sociales constitue son principal combat.
« MOI, JE SUIS UN PRODUIT COMMUNAUTAIRE, UN PRODUIT DU TERROIR. » C’est ainsi que se décrit Lyne Bouchard, qui oeuvre depuis plus de 30 ans au sein de la coopérative d’expertes conseils Convergence. Le 23 novembre prochain, elle sera parmi les finaliste pour l’obtention du prix Excelor, catégorie Femmes d’exception, lors du gala annuel de la Chambre de commerce de Gatineau.
Lorsqu’elle a appris qu’elle était parmi les finalistes, Lyne Bouchard s’est sentie « très déstabilisée ». Pourtant, après toute une vie de batailles contre les inégalités sociales, certains argueront qu’elle méritait bien cette distinction. « C’est une grosse reconnaissance de nos pairs. Ce sont des collaborateurs, à l’extérieur de l’organisation, qui me voient aller depuis des années qui m’ont mise en nomination. C’est tout un velours. »
Dans la jeune soixantaine,
Mme Bouchard, ne prévoit pas prendre sa retraite de sitôt. En fait, elle ne prévoit pas en prendre une du tout. « Je suis très engagée dans mon milieu et je serai toujours engagée socialement », assure-t-elle.
Avec Convergence, elle a notamment oeuvré pour la condition féminine en instaurant des services offerts aux femmes. Elle a également participé à la mise en place de plusieurs services en français en Ontario, entre autres en prenant part à des études de besoins pour la Loi sur les services en français de la province. Actuellement, son équipe et elle travaillent à la mise en place de politiques d’égalité dans les MRC de la région, autant pour l’égalité des genres que pour la diversité culturelle. « C’est extrêmement important d’inclure toutes les personnes dans notre société. »
Créer du travail pour les femmes
Fière de l’entreprise dans laquelle elle a grandi, elle ne manque pas de souligner que ce mois-ci, Convergence célèbre son 35e anniversaire de fondation. Mme Bouchard a contribué à l’approche collaborative de Convergence en soutenant différents organismes par le biais de l’engagement social et le bénévolat.
Ce qui la rend le plus fière, c’est d’avoir participé collectivement au maintien d’une entreprise comme Convergence. J’ai participé à créer une institution qui est à l’écoute du milieu. On vient d’accueillir, au cours des deux dernières années, deux nouvelles personnes. On s’assure de la relève de l’entreprise et ce n’est pas évident. Nous sommes des travailleuses autonomes, alors il faut trouver des femmes qui sont prêtes à aider et à ne pas avoir un salaire aux deux semaines. Créer du travail pour les femmes, c’est l’un de nos objectifs. »
Depuis toujours, c’est au sein du milieu communautaire qu’elle se sent le plus à l’aise. Et son engagement, il ne prend pas place qu’au boulot. Résidente du Vieux-Gatineau, elle est présidente de l’Association des gens d’affaires de son quartier. Elle participe aussi activement à un « projet phare de la revitalisation de ce quartier », celui des Serres urbaines Notre-Dame, une entreprise d’économie sociale qui souhaite mettre en place le premier complexe commercial en aquaponie du Québec.
À quoi attribue-t-elle cette passion pour la justice sociale ? « C’est peut-être d’où je viens, répond-elle candidement. Je viens d’une ville très modeste en Abitibi. L’environnement d’où l’on vient, notre terroir, ça nous forge beaucoup. »
L’approche humanitaire fait partie intégrante de ses interventions. « Il faut partager la richesse, les connaissances. Pour moi, la justice, c’est de comprendre qu’on n’est pas égaux et qu’on doit travailler à ce qu’il y ait une équité pour les gens. Je pense que c’est important de faire les choses de façon humaine. ».