DES PRODUITS POUR TOUS LES GOÛTS
Terre-Neuve n'est pas un territoire connu pour sa riche agriculture et son élevage, mais les produits qu'on y offre en vitrine sont d'une étonnante variété. La chèvre, l'orignal, les agneaux (de la famille Mory), les lapins sauvages, les poissons, crustacés et fruits de mer, les petits fruits - plaquebière, lingonne, camarine noire, pimbina -, le thé du Labrador, les champignons sauvages, etc. Une palette d'ingrédients inspirante pour les jeunes chefs.
Et si vous préférez cuisiner vous-même ou vous procurer des plats préparés, faites un saut dans une épicerie fine de la capitale et vous y trouverez des produits d'ici uniques : du pâté d'orignal, du porc en bocaux, des tourtes aux nageoires de phoque, des coulis du fruit du petit mûrier, de la bière, de la vodka et du gin fabriqués à partir d'eau de glacier, du rhum parfumé aux herbes. Le terroir est riche.
Traditions distinctes au Labrador
Si à Saint-Jean on réinvente la tradition et on construit une gastronomie unique, que se passe-t-il dans les autres territoires de la province? Au Labrador, où j'habite, les traditions culinaires sont distinctes. C'est un vaste territoire où l'on trouve peu d'oasis urbains. La population, majoritairement autochtone, est fière de ses traditions et cela se reflète dans les façons de se nourrir. Les adresses de bons restos sont rares et les plats qui y sont offerts sont coutumiers.
Je rêve du jour où apparaîtra sur l'ardoise des bistrots du Labrador des plats (imaginons-le) comme l'omble de l'Arctique poché au thé du Labrador avec crème de chicoutai ou le jambon d'ours glacé au sirop de cèdre accompagné de coeurs de quenouilles. La réalité est qu'une véritable gastronomie régionale y est encore à s'y développer. Mais le potentiel est énorme. Cela ne veut pas dire qu'une restauration du Nord de qualité est inexistante. Faites un arrêt au restaurant Grenfell à Wabush pour déguster leur fameux canard aux baies rouges, où demandez la darne de flétan au beurre blanc de chez Mariners à Happy Valley. Un régal certain.
Surprenant !
Oui, une gastronomie se bâtit avec la tradition, avec les produits d'un territoire, en échangeant ses connaissances culinaires. Inviter à dîner c'est bien sûr vouloir ravir et séduire. Mais attention! La nouveauté a ses limites. Je me rappelle d'un ami américain à qui j'avais servi un plat de « petits gris » (escargots) au pistou. Il avait blêmi. Le saut culturel était trop énorme.
Surprenants aussi sont certains mets dont j'ai découvert la description dans le livre de recettes Grub (qui signifie bouffe), publié par Them Days. Je vous invite à lire ces deux extraits en page ci-contre. Je parie que votre réaction sera de vous dire : « Ho! Dépaysant! ».
Et pour ma recette de phoque, mon amie Jacquie, membre de la secte Google, m'a déniché sur le net cette recette: pavé de phoque à la moutarde et crème de pomme. J'ai essayé. Délicieux! (Vous la voulez? Contactez votre journal favori,
Le Gaboteur, et je vous la ferai parvenir). Bon appétit.