La fin de l’indépendancepour Franco-Jeunes
Sophie Thibodeau, Stéphanie Bowring et Tony Cornect, respectivement présidente, vice-présidente interne et vice-président externe du nouveau Bureau de direction de la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL), constituent également
Ce changement majeur pour l’organisme jeunesse provincial a été adopté lors des assemblées générales annuelles des deux organismes, le 19 novembre dernier.
L'esprit du « par et pour les jeunes » sera préservé par le Comité de direction jeunesse, élu également à cette occasion. Ses membres ont un pouvoir de recommandations envers le conseil d'administration. Ses trois membres disposent par ailleurs d'un droit de veto sur toutes les décisions.
L'élément déclencheur de ce changement est le fait que la loi terre-neuvienne sur les corporations stipule que les membres de conseils d'administration d'organismes sans but lucratif doivent être âgés de 19 ans ou plus. FJTNL enfreignait cette loi depuis plusieurs années.
La FFTNL était déjà responsable des affaires bancaires de Franco-Jeunes ainsi que de son administration quotidienne depuis 2012. Les dirigeants de la fédération craignaient entre autres qu'en cas de poursuites envers Franco-Jeunes, la FFTNL écope à son tour. La solution de confier au bureau de direction de la FFTNL la gouvernance de Franco-Jeunes a été présentée comme la plus simple. « Créer et conserver fonctionnel un autre groupe adulte pour constituer un conseil d'administration officiel compliquerait la gestion et la gouvernance de Franco-Jeunes », peut-on lire dans un document à l'appui de cette décision.
Gaël Corbineau continuera pour sa part d'occuper la direction générale des deux organismes, comme c'est le cas depuis 2012. Le coordonnateur de Franco-Jeunes, Gaston Létourneau, est en effet depuis cinq ans un employé de la FFTNL.
Un Comité de direction jeunesse (CDJ) a par ailleurs été élu le 19 novembre. Sa présidente, Mary-Jane Barter sera la porte-parole officielle de Franco-Jeunes dans la sphère publique comme dans les instances nationales, par exemple à la Fédération de la jeunesse canadienne-français (FJCF) ou à la Société nationale de l'Acadie (SNA). Elle veillera également à acheminer à mesdames Thibodeau et Bowring, ainsi qu'à monsieur Cornect, les recommandations du CDJ.
Plusieurs modèles
« Les modèles de gouvernance des organismes jeunesse varient selon les lois provinciales, les groupes d'âge visés, les réalités géographiques, etc. », a expliqué au Gaboteur la directrice générale de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) Josée Vaillancourt.
Parmi les 11 organismes jeunesse membres de la FJCF, trois autres sont, comme Franco-Jeunes, sous la responsabilité entière de leur organisme porte-parole provincial ou territorial au plan financier et juridique. Ce modèle est en vigueur au Yukon, dans les Territoiresdu-Nord-Ouest et à l'Île-duPrince-Édouard.
En Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique, les organismes jeunesse sont totalement indépendants des organismes porte-parole provinciaux. Ils ont donc leurs propres conseils d'administration et équipes d'employés.
Au Nouveau-Brunswick, en Ontario et à la FJCF elle-même, tout le travail est accompli par des conseils de jeunes qui doivent toutefois faire entériner leurs décisions par des administrateurs « adultes ».
« Peu importe le modèle, il est primordial qu'au sein de nos organismes membres, le principe du « pour et par les jeunes » soit respecté, autant au chapitre des orientations, des activités que des décisions budgétaires », a rappelé Josée Vaillancourt.