Capsules de l’Agence Science-Presse
Prendre des photos : bon ou mauvais pour la mémoire?
Il y a longtemps que les psychologues savent que notre mémoire est perpétuellement « retravaillée » : chaque fois que nous visualisons un souvenir ou que nous le racontons, nous courons le risque de le modifier dans notre tête. Serait-il possible que ce phénomène soit aujourd'hui amplifié par notre tendance à prendre de plus en plus de photos avec nos téléphones ?
C'est une question sur laquelle se penchent en ce moment plusieurs équipes de recherche, et elles sont encore loin d'avoir une réponse nette : selon le journaliste Brian Resnick, l'usage intensif du téléphone pourrait autant avoir pour effet d'altérer les souvenirs d'un événement… que de les renforcer. Il faut se rappeler que ce qui détermine avant tout l'implantation d'un souvenir durable, c'est l'attention que nous lui avons portée. Par conséquent, le fait d'avoir abondamment photographié un événement pourrait contribuer à mieux « l'imprimer » dans notre cerveau. À l'inverse, une recherche récente parue dans le Journal of Experimental Social Psychology et consacrée aux visiteurs d'une église sur le campus de l'Université Stanford, ainsi qu'aux spectateurs d'une conférence TED, conclut que ceux qui avaient photographié gardaient des souvenirs moins précis — lorsque les chercheurs les avaient testés, une semaine plus tard.
Le problème avec cette conclusion est que nos téléphones ne sont pas que des téléphones et que les « cobayes » qui étaient autorisés à les utiliser pendant l'activité ont pu être distraits par d'autres activités — texter, envoyer leurs photos sur Facebook, etc. — qui ont contribué à « imprimer » moins durablement les souvenirs dans leurs cerveaux.
Combien de gens croient vraiment que la Terre est plate ?
Bonne nouvelle : le « mouvement » des gens qui croient que la Terre est plate n'est peutêtre pas en croissance. Ainsi, il est faux d'affirmer que le tiers des milléniaux adhèrent à cette croyance. Seulement 2 % sont fermement dans ce camp… quoique 16 % semblent être dans le camp des indécis.
Il pouvait être tentant de conclure à une croissance, à la lumière d'un sondage de la firme américaine YouGov qui, au début du mois, annonçait que seulement « 66 % des 18-24 ans sont convaincus que la Terre est ronde ». Le problème : la question était posée de telle façon que les réponses sont difficiles à interpréter. Plutôt que de simplement demander à leurs 8215 participants de répondre par oui ou non, les sondeurs ont offert une série de cinq choix tels que « j'ai toujours pensé que la Terre est ronde » ou « j'ai toujours pensé que la Terre est ronde, mais récemment, j'ai eu des doutes ».
Or, lorsqu'on ne retient que ceux qui « ont toujours été convaincus que la Terre est plate », on ne se retrouve qu'avec 2 % des gens, et seulement 4 % des milléniaux (ou 9 % si on y ajoute ceux qui disent y croire, mais avoir des doutes). Il y a également la possibilité qu'un nombre indéterminé de répondants aient coché n'importe quoi, dans le seul but d'en finir au plus vite avec ce sondage auquel est rattachée une récompense.
Quant à l'idée voulant que le mouvement soit en croissance, il pourrait s'agir d'une impression trompeuse, créée par une plus grande présence du sujet sur les réseaux sociaux et une augmentation des recherches Google — à cause du rappeur B.o.B qui a dit y croire, ou du Californien Mike Hughes qui s'est attaché à une roquette pour essayer de prouver que la Terre n'est pas ronde (il a échoué). Au rythme actuel d'extinction des espèces, on pourrait se retrouver un jour devant la situation étrange où le plus gros mammifère survivant sur Terre serait… la vache.
Si notre amie a en effet un bel avenir devant elle, on ne peut pas en dire autant des grands mammifères, dont l'âge d'or semble appartenir au passé. Une nouvelle estimation des espèces disparues au cours des 10 derniers millions d'années tend à confirmer que les plus grands mammifères ont commencé à disparaître lorsque les homo sapiens ont mis pied sur leurs continents respectifs.
La biologiste Felisa Smith et son équipe de l'Université du Nouveau-Mexique, ont publié ces résultats le 19 avril dans Science. Leur liste conduit au passage à écarter l'autre facteur souvent pointé du doigt, les variations climatiques. Au cours des 125 000 dernières années, le rythme d'extinction des grands mammifères, et en particulier les très grands, ne semble pouvoir s'expliquer que par la présence humaine. Après les mammouths et les mastodontes, plusieurs espèces de chevaux et de chameaux, les prochains sur la liste pourraient donc être les éléphants, les rhinocéros et les girafes.