Le Gaboteur

Le premier Espace Franco de Nathalie Gagnon

- Aude Pidoux

Arrivée à St. John’s en novembre 2017, Nathalie Gagnon, la coordonnat­rice du Réseau culturel francophon­e de la Fédération des francophon­es de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL), a vécu, en août dernier, son premier Festival folk provincial sous la tente francophon­e, dont elle était l’organisatr­ice. Impression­s et projets d’avenir d’une Québécoise sur le Rocher.

Franco, puisque qu'il fait partie des scènes du festival.

Cela a aussi aidé à faire la promotion de l'Espace Franco auprès du public. En effet, les artistes ont mentionné qu'ils allaient s'y produire aussi, et cela a fait venir du monde. Ils ont apporté une belle dynamique à la tente francophon­e. Le groupe Christine Tassan et les Imposteure­s y ont reçu une ovation debout. Et le concert de Genticorum était très festif aussi. Le public tapait des mains, les accompagna­it. La venue de ces artistes sur les différente­s scènes a renforcé le fait d'être légitime en tant que francophon­e au festival.

C’est à refaire ?

Oui, cela devrait se répéter l'année prochaine. Les Benoits, de la côte Ouest de Terre-Neuve, étaient d'ailleurs aussi censés jouer sur les deux scènes, mais ils ont dû annuler à la dernière minute. L'année prochaine, j'espère qu'il y aura autant de groupes francophon­es sur la scène principale que dans l'Espace Franco.

Avez-vous des idées pour les prochaines éditions du Festival folk?

J'aimerais agrandir la tente francophon­e, afin de pouvoir y présenter plus d'artisans et d'accueillir plus de public. J'aimerais aussi voir s'il est possible de la déplacer afin que, tout en restant dans l'enceinte principale, elle soit moins affectée par le son de la scène principale.

Et autrement, je souhaite poursuivre cette belle collaborat­ion avec la Folk Arts Society. Nous avons une excellente relation et ils sont très ouverts à nos propositio­ns. Cette année, nous avons par exemple pu leur demander d'inclure les présentati­ons des artistes francophon­es sur leur site internet, ce qui était une première. Nous avons aussi pu présenter une artiste, Cat Bowring, lors de l'événement de lancement pour les médias, et trois artistes/groupes lors du lancement officiel, au Ship Pub, le mercredi précédant le festival lui-même.

Y aura-t-il de nouveaux artistes sur la scène francophon­e en 2019 ?

Je l'espère ! J'aimerais notamment proposer à un jeune artiste de la côte Ouest, Harrison Vallis, de se produire à l'Espace Franco. Il a suivi les cours d'accordéon de Bernard Félix depuis qu'il est tout petit et il a sorti son premier album le printemps dernier.

J'aimerais aussi présenter un artiste du Labrador, et je vais essayer de rencontrer d'autres musiciens dont on m'a parlé. En outre, je vais tenter de faire venir des artistes des autres provinces atlantique­s. Je trouve important qu'on se soutienne entre les différents réseaux, tout le monde peut y gagner. Alors il y aura peut-être un groupe de la Nouvelle-Écosse l'année prochaine !

En dehors du Festival folk, quels sont les projets du Réseau culturel francophon­e ?

Il y aura des ateliers d'improvisat­ion pour adultes à Saint-Jean qui commencero­nt le 18 septembre (plus d'informatio­ns sur le site internet de l'ACFSJ). Et nous avons d'autres projets qui sont en attente de financemen­t.

Autrement, nous avons travaillé sur le répertoire des artistes de la province, qui n'avait pas été mis à jour depuis longtemps. Nous avons essayé de le mettre à jour et nous allons le remettre en ligne cet automne. C'est une excellente façon de promouvoir nos artistes, notamment auprès des gens qui cherchent des peintres ou des musiciens pour animer des événements.

Vous venez de Montréal et vous êtes arrivée à SaintJean en novembre 2017. Que faisiez-vous à Montréal, et quelles sont vos impression­s de vos premiers mois ici ?

J'ai toujours travaillé dans le domaine socio-artistique-culturel. J'ai par exemple coordonné l'ouverture d'un local par un regroupeme­nt d'artistes, dans lequel ces derniers pouvaient offrir des ateliers, faire des répétition­s, échanger et travailler. Je me suis aussi occupée d'ateliers d'éducation populaire qui proposaien­t des cours de danse, de céramique, d'aquarelle et de peinture. J'ai entre autres travaillé au Cirque du Soleil, en tant qu'artisane mais aussi en tant qu'organisatr­ice de soirées créatives. J'ai aussi participé à la Caravane citoyenne, qui parcourait le Québec pour connaître l'opinion et le ressenti des gens sur les inégalités sociales et faire des recommanda­tions au gouverneme­nt. Ce que j'aime ici à Terre-Neuveet-Labrador, c'est qu'il y a beaucoup à faire et à développer. C'est un peu comme un grand terrain de jeu où tout est à construire. C'est très stimulant. Parfois, il s'agit de choses simples, comme d'aller chercher tous les acteurs de la communauté. Je pense que l'identité francophon­e se construit beaucoup par l'art et la culture, et c'est important de développer ça, notamment dans les écoles, afin de créer un sentiment d'appartenan­ce.

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 ?? Photo : Courtoisie de la FFTNL ?? Nathalie Gagnon (à droite) présente le groupe québécois de jazz manouche Christine Tassan et les Imposteure­s.
Photo : Courtoisie de la FFTNL Nathalie Gagnon (à droite) présente le groupe québécois de jazz manouche Christine Tassan et les Imposteure­s.

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