Aider les familles exogames
« How can we help you to help your child to learn French? » Voilà en substance l’objet d’un sondage en ligne mené récemment auprès des parents anglophones par la Commission nationale des parents francophones (CNFP) et ses membres, dont la Fédération des parents francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FPFTNL).
La CNPF travaille surtout pour et avec des francophones de partout au pays. Maintenant, l'organisme sent le besoin d'appuyer les anglophones qui font le choix de l'éducation en français pour leur enfant.
« C'est un sujet de préoccupation pour nous à la CNPF d'autant plus que le phénomène s'amplifie », insiste son directeur général Jean-Luc Racine. Selon les plus récentes statistiques dont dispose la Commission, 66 % des enfants francophones au Canada français seraient issus de familles exogames, soit d'un couple composé d'un parent francophone et d'un parent anglophone. «On ne peut pas ne pas tenir compte des parents anglophones », résume-t-il.
L’épineuse question de la langue d’éducation
Dans un couple exogame anglais français, une des décisions les plus difficiles à prendre est le choix d'une école pour l'enfant. «J'ai entendu des gens dire que tout allait bien dans leur couple, jusqu'à ce que la question de l'école ait été abordée. C'est une source de conflit et de tension, et peu importe la décision, l'un des parents a un deuil à faire», analyse Jean-Luc Racine.
Le parent francophone qui voit son enfant prendre le chemin d'une école « anglophone » fait un deuil, tout comme le parent anglophone qui accepte que son enfant aille à l'école française. «La maman ou le papa anglophone ne sera pas capable d'aider l'enfant pour les devoirs ni de l'accompagner pleinement dans son apprentissage. C'est aussi un deuil», décrit Jean-Luc Racine. De la même manière que la CNPF aide le parent francophone dans sa quête, la CNPF compte maintenant appuyer le parent anglophone dans son cheminement. C'est d'autant plus important, dit la CNPF, que le parent anglophone joue un grand rôle dans le choix d'un élève du secondaire de poursuivre ses études en français ou non.
«Les jeunes nous ont souvent dit dans le passé que l'encouragement de leur parent anglophone à continuer en français a été déterminant pour eux, encore plus que l'encouragement de leur parent francophone. Un jeune nous a dit que ce qui l'a convaincu de maintenir son français, c'est de voir son père faire des efforts pour parler en français à la mère de sa femme. Le rôle et l'influence du parent anglophone sont déterminants dans les choix que les enfants feront», poursuit Jean-Luc Racine.
Le sondage
Comme si les parents anglophones attendaient avec impatience l'occasion de parler de leur réalité, ils ont très rapidement découvert le sondage mis en ligne à leur intention à la fin d'octobre par la CNPF. Ce coup de sonde a pris fin le 9 novembre. « D'ici quelques semaines, nous allons aussi tenir trois rencontres de type "groupe focus", en Colombie-Britannique, en Ontario en Nouvelle-Écosse », a annoncé Jean-Luc Racine.
Autant les résultats du sondage que les discussions en groupe vont aider la Commission nationale des parents francophones à concevoir des outils et des stratégies pour inclure davantage les parents anglophones dans le projet d'éducation en français de la famille dont ils font partie intégrante.