La formation annuelle des éducatrices s’attaque aux tabous
La sexualité chez les enfants de 0 à 6 ans était le thème de la formation annuelle offerte par la Fédération des parents francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FPFTNL) aux éducatrices des prématernelles, de la garderie Les P’tits cerfs-volants et des intervenantes en francisation familiale de la province les 22 et 23 novembre.
de Terre-Neuve et du Labrador (FPFTNL) à son équipe d'éducatrices et d'agentes de francisation familiale de la province. Pendant deux jours, les professionnelles de la petite enfance rassemblées à St. John's ont exploré l'univers de la sexualité chez les enfants de 0 à 6 ans en compagnie de la sexologue Julie Rouvier.
« L'objectif de la formation est d'outiller les éducatrices pour parler de sexualité positive avec les enfants », résume la cofondatrice d'Option Sexologie, une agence de services d'éducation à la sexologie basée au Québec. Par l'entremise d'exposés, de discussions et d'exercices, les éducatrices ont pu rafraîchir et développer leurs connaissances afin de mieux accompagner les enfants dans le développement de leur identité et de leur sexualité. Plus concrètement, elles ont entre autres appris à reconnaître et contourner les stéréotypes de genre et inculquer le consentement en bas âge pour prévenir les agressions sexuelles.
Briser les tabous
Julie Rouvier a également levé le voile sur l'éveil sexuel des tout-petits, un sujet encore tabou mais pourtant crucial au bon développement de l'enfant et de son identité. Sur ce point, la sexologue insiste pour distinguer la sexualité de l'enfant de celle de l'adulte. « Chez l'adulte, la sexualité est associée à la recherche de plaisir. Or, l'enfant est plutôt guidé par la découverte de son corps. Il est à la recherche d'informations, indique-t-elle. En ce sens, on a vu comment identifier les comportements sexuels normaux de ceux qui nécessitent une intervention ainsi que des pistes de réactions. » Les éducatrices ont été invitées à réfléchir à leur propre perception de la sexualité et aux impacts que cela peut avoir sur leurs interventions. Les discussions ont été enrichies par la diversité culturelle présente autour de la table. Les participantes qui provenaient d'ici, d'ailleurs au Canada et d'autres pays francophones avaient différentes conceptions de la sexualité selon la culture dans laquelle elles avaient grandi.
Les éducatrices ont salué le thème de la formation. « On ne réalise pas toujours comment on s'adresse aux enfants ni l'impact que cela peut avoir sur le développement de leur identité », a commenté Hélène Geoffroy, responsable de deux groupes de prématernelle à Labrador City.
Les nouveaux outils sont utiles autant le jour que le soir, a ajouté l'éducatrice et maman de St. John's, Bochra Limam. « On apprend à parler de sexualité avec les tout-petits, et ça nous sert autant au travail qu'à la maison, quand nous reprenons notre chapeau de parent. »