CATHERINE LOSIER
Sa grossesse a fait les manchettes du journal de l'Université Memorial (MUN) en septembre dernier, à la veille de son accouchement. Modèle positif pour les femmes dans le monde académique, l'archéologue Catherine Losier a traîné, sous ses habits, son poupon en devenir lors de fouilles sur le terrain.
Celle qui se définit comme « carriériste » n'envisageait pas être aussi bouleversée par la maternité. Enchantée par son nouveau rôle qui l'amène à réfléchir sur la parentalité dans un contexte d'éloignement de la famille, elle partage ses réflexions avec beaucoup d'enthousiasme. Les répercussions de fonder une famille loin de font partie de ses préoccupations de nouvelle maman.
« J'ai moi-même grandi en région éloignée. Comme enfant, je ne réalisais pas l'importance de bâtir des liens avec les membres de la famille élargie », dit la Québécoise née sur la Côte-Nord et ayant grandi à Fermont. Ses parents, tout comme Catherine et sa soeur, s'étaient forgé un réseau d'amis, une deuxième famille par amitié, à défaut de pouvoir jouir de la proximité de leurs proches. C'est un peu ce que Catherine et son conjoint Nicolas ont reproduit ici. Depuis quatre ans, ils ont tissé des liens solides avec une bande d'amis francophones, « pas mal tous des expats eux aussi », avec qui ils envisagent faire du troc familial, sous forme de gardiennage par exemple. « Malgré tout, les amis ne remplacent pas les liens avec la famille », constate aujourd'hui Catherine, devenue maman à son tour à mille lieues de ses parents au Québec, mais aussi de ses beaux-parents qui habitent en France. Même si les grands-parents les appuient dans leur décision de fonder leur famille à Terre-Neuve, Catherine et Nicolas trouvent difficile de les priver, en quelque sorte, du petit Victor, et vice-versa.
De nos jours, l'Internet et les réseaux sociaux ont le pouvoir d'amenuiser les effets de l'éloignement. Et Catherine et Nicolas savent en tirer profit : Victor a maintenant un groupe Facebook privé que ses parents ont créé afin de partager des photos avec la famille et les amis. Et il y a aussi les appels vidéo qui permettent de passer des moments en famille, en attendant de se retrouver sur le Rocher ou sur l'un ou l'autre des continents quelques fois par année. Voir grandir en virtuel