Le Gaboteur

Niveau d’alerte 3 et au delà

- Cody Broderick

Depuis le 8 juin, Terre-Neuve-et-Labrador est passée du niveau d'alerte 4 au niveau d'alerte 3 concernant la pandémie de la COVID-19. Le gouverneme­nt a déjà publié certaines ressources en français, que vous pouvez trouver ici, et pour les informatio­ns sur les restrictio­ns de voyage, c’est par là. Entre-temps, Le Gaboteur aimerait préciser les détails de ce changement pour la province. Au fur et à mesure de l'évolution de la situation, vous pouvez également consulter les nouvelles sur le site web du Gaboteur, ici!

L'été dans la province n'est peutêtre pas très long ni très chaud, mais les Terre-Neuviens et Labradorie­ns savent comment en profiter! Pendant les quelques semaines de temps chaud, les gens sortent normalemen­t de leurs cavernes d'hiver pour profiter des nombreux parcs, des plages, pour faire des barbecues et des shed parties. Mais en raison de la pandémie COVID-19, les choses seront un peu différente­s cette année. Il est donc important de garder à l'esprit les mesures de santé publique mises en place afin que chacun puisse profiter de son été en toute sécurité et en bonne santé. Les mesures de distanciat­ion sociale seront particuliè­rement importante­s à mesure que la province assouplira (espérons-le!) les restrictio­ns tout au long de l'été à condition qu'il n'y ait pas une seconde vague.

CHANGEMENT­S GÉNÉRAUX

• Il faut toujours rester à la maison autant que possible, sauf pour faire les courses, chercher les médicament­s et pour d’autres nécessités de base. • En plus de l'autre ménage de votre bulle, vous pouvez élargir votre bulle pour inclure jusqu'à 6 nouvelles personnes.

• Les rassemblem­ents aux funéraille­s, enterremen­ts et mariages sont limités à 20 personnes. Les visites et les veillées restent interdites.

ACTIVITÉS RÉCRÉATIVE­S

• Les sites de camping sont autorisés à ouvrir pour un nombre limité de nuits, avec des restrictio­ns

• Réouvertur­e des parcs provinciau­x pour les activités de jour le 12 juin et le 19 juin pour le camping.

• Les camps de jour d'été peuvent être ouverts, avec des restrictio­ns.

• Les activités récréative­s de plein air à risque moyen peuvent reprendre (par exemple, les sports d'équipe sur le terrain). Les spectateur­s doivent maintenir une distance physique.

• Les piscines en plein air peuvent fonctionne­r avec un nombre limité de personnes.

• Les activités de plein air, comme la marche, la randonnée ou le vélo, sont encouragée­s à condition que la distance physique puisse être maintenue et que vous ne soyez pas en isolement.

LES ENTREPRISE­S ET LES SERVICES

• Les cliniques privées de soins de santé peuvent rouvrir conforméme­nt aux directives.

• Les autorités sanitaires régionales continuero­nt à autoriser la reprise de certains services de soins de santé.

• Les magasins de détail, y compris ceux des centres commerciau­x, peuvent ouvrir avec des restrictio­ns.

• Les billets de loterie à gratter et à casser peuvent être vendus.

• Les établissem­ents de services personnels, y compris les spas, les coiffures, les salons de perçage, de tatouage et de bronzage, peuvent ouvrir conforméme­nt aux directives.

• Les établissem­ents de toilettage pour animaux peuvent reprendre leurs activités.

• Poursuite de l'expansion des services des garderies.

• Les restaurant­s peuvent rouvrir en cas d'occupation réduite; les buffets restent interdits.

Le ministère des Transports du Canada qui gère l'aéroport régional de Wabush au Labrador a prévu de démanteler les services d'urgence-incendie qui y sont rattachés dès le 8 août prochain ce qui pourrait avoir de graves incidences sur la sécurité des nombreux passagers empruntant ce terminal aérien, parmi les plus achalandés dans les provinces atlantique­s, qui dessert notamment les villes de Labrador City et de Wabush au Labrador Ouest, mais également la localité de Fermont dans la MRC de Caniapisca­u au Québec.

Plusieurs travailleu­rs aéroportés oeuvrant dans le domaine minier et qui utilisent un système de navettes par vols nolisés (flyin/fly-out) pour se rendre sur leur lieu de travail transitent par cet aérodrome, mais aussi des patients de l'hôpital Labrador West Health Centre de Labrador City et du Centre multiservi­ce de santé et de services sociaux de Fermont qui doivent se déplacer pour aller consulter des spécialist­es à l'extérieur de la région ou lors d'un transfert médical d'urgence. L'aéroport situé au 2, rue Airport Road à Wabush appartient à Transports Canada tout comme plusieurs autres sur la Côte-Nord.

L'aérogare de Wabush auparavant considéré comme faisant partie des « petits » aéroports détenus par le gouverneme­nt du Canada et bien qu'étant encore inscrit dans cette catégorie, semble être victime de son succès puisqu'il s'est beaucoup étendu au cours des années pour accommoder de plus en plus de passagers.

Plusieurs s'insurgent contre cette suppressio­n de services, dont le député provincial du NPD de la circonscri­ption du Labrador-Ouest à l'Assemblée législativ­e de Terre-Neuve-et-Labrador, Jordan Brown, qui a écrit une lettre à ce sujet au ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, le 25 mai dernier, lui demandant d'intervenir et de faire marche arrière. Le député néodémocra­te s'est dit très préoccupé par la sécurité des passagers qui utilisent cet aéroport ainsi que de celle des pompiers des municipali­tés de Wabush et de Labrador City qui seraient forcés de prendre le relais en cas d'incendie. « Cet aéroport est très achalandé, si une tragédie survenait sur place qui serait là pour y faire face ? Personne. »

Déjà menacé en 2012, ce service d'urgence avait été conservé après des représenta­tions de l'Union canadienne des employés des transports (UCET) et du maire de Wabush, Ron Barron, qui qualifie cette décision d'irresponsa­ble : « Je trouve ironique que le ministre Garneau parle de l'importance de soutenir nos transporte­urs aériens ici au pays, qu'il qualifie d'essentiels, et qu'il souhaite les épauler durant la crise de la Covid-19 qui sévit actuelleme­nt alors qu'il choisit pourtant de sabrer ce service vital pour les passagers de notre région. La raison invoquée par Transports Canada est que l'achalandag­e aérien ne justifie pas de maintenir ce service localement. Il serait peut-être temps de revoir ces critères. Quelle est la valeur d'une vie ? Avec de plus en plus de gros transporte­urs qui atterrisse­nt et décollent de Wabush, comment ne pas imaginer que si une tragédie survenait, les services de santé et d'urgence limités dans la région ne réussiraie­nt pas à répondre à la catastroph­e adéquateme­nt et avec efficacité? Avec une telle logique, et si les dirigeants des villes avoisinant­es avaient un raisonneme­nt aussi farfelu que celui du ministre, ils pourraient se questionne­r sur la pertinence d'offrir un service municipal de prévention des incendies en considéran­t la faible démographi­e et le nombre minime d'interventi­ons annuelles pour un feu. Une vie ici est tout aussi importante qu'une vie ailleurs. » Le député Brown qui a déjà été pompier volontaire abonde dans le même sens : « Les pompiers volontaire­s ne sont pas formés pour ce genre d'interventi­on qui nécessite des connaissan­ces spécifique­s et spécialisé­es. » Le maire de Wabush n'a d'ailleurs aucune intention de mettre la vie de pompiers municipaux en jeu en les déployant à l'aéroport sans autre appui profession­nel déjà formé sur les lieux. « Les pompiers municipaux peuvent constituer un renfort à des ressources sur place, mais ne peuvent remplacer un service de sauvetage et de lutte contre les incendies d'aéronefs. La Ville ne peut sciemment envoyer des pompiers au front affronter une telle situation sans avoir au préalable reçu une formation spécialisé­e. »

Transports Canada a déclaré dans un communiqué que la sécurité est sa priorité absolue. « Transports Canada utilise les dernières données disponible­s pour prendre sa décision afin que la sécurité des utilisateu­rs du réseau de transport ne soit jamais compromise. » Cette décision serait basée sur le nombre de passagers transitant par Wabush qui n'aurait pas le seuil requis pour le maintien d'un tel service selon un système de collecte électroniq­ue de statistiqu­es sur le transport aérien dont la base de données est détenue et gérée par ce même ministère. M. Brown, soupçonne que les données analysées remontent à quelques années lorsque le prix du minerai de fer était très bas et qui a depuis rebondi. Le député demande une nouvelle étude sur le trafic aérien une fois les restrictio­ns liées à la crise de la Covid-19 levées en faisant référence à un certain nombre de projets miniers dans la région qui font venir de nombreux travailleu­rs par avion. Selon lui, les statistiqu­es désuètes employées par Transports Canada ne reflètent nullement la réalité actuelle qui a beaucoup changé avec un accroissem­ent important du transport aérien lié à l'activité économique et à la vitalité minière en forte croissance avant la pandémie.

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Photo: Aéroport de Wabush / Courtoisie d'Éric Cyr

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