Le Gaboteur

Invitation dans «l'espace du bonheur» d’une artiste

- Louise Brun-Newhook Des connexions françaises Artiste en région rurale Nouvelle exposition à St. John’s

Crochet, peinture, yoga… Anastasia Tiller est une femme aux multiples talents! Originaire de l'Ontario, cette artiste travaille maintenant dans son studio dans la petite communauté de Lethbridge, sur la péninsule de Bonavista. En mars dernier, elle a lancé sa nouvelle exposition intitulée «Room for Happiness» («L’espace du bonheur») au Craft Council de St. John’s, qui se déroule jusqu’au 9 avril. Mais comment cette Ontarienne a-t-elle atterri à Terre-Neuve? Le Gaboteur le découvre.

Artiste à plein temps depuis 2008, Anastasia Tiller a toujours été passionnée par l'art des fibres, notamment les tapis crochetés. Peu après avoir trouvé sa vocation, elle a commencé à donner des cours d'art et de yoga dans son studio et s'est lancée dans ses propres peintures et créations textiles: portraits, animaux, petits monstres… tout ce qui lui vient à l'esprit!

Son studio, appelé «Artista», - un jeu de mots avec sa carrière et son lieu de résidence - est son endroit de détente et son refuge personnel. À l'intérieur, elle explore sa créativité et joue avec des couleurs et des textures différente­s pour créer des tapis et des peintures uniques. En mars dernier, elle a transporté une partie de son atelier à St. John's pour une exposition au Craft Council of Newfoundla­nd and Labrador.

Maintenant bien connue comme artiste locale, Anastasia Tiller reste tout de même modeste. Elle attribue une grande partie de son succès au français, une langue qu'elle parle depuis sa jeunesse, et à sa petite communauté rurale, qui lui a donné de l'espace et de l'encouragem­ent pour réaliser son rêve d'artiste.

Venant de Bowmanvill­e, une commune à une heure de Toronto, l'artiste a beaucoup parlé français à l'école en grandissan­t. Ce n'est cependant pas la façon principale dont elle a appris à parler la langue.

«Mon beau-père est français donc ma famille habite en France», explique Anastasia Tiller. «Mes parents habitent dans la région de Vienne, et je leur parle en français quand je leur rends visite. C'est pour ça que j'ai aussi fait plusieurs exposition­s en France.»

Son expérience avec le français s'étend toutefois au-delà de la famille. Au Collège Durham, elle a obtenu un certificat de langue française et s'en est servie plus tard pour travailler dans une entreprise française, Rhodia.

Ces jours-ci, elle se sert principale­ment du français pour communique­r avec sa famille, n'ayant plus l'occasion de l'utiliser dans la région principale­ment anglophone de Bonavista, mais elle l'utilise dès qu'elle peut.

Pour cette grande voyageuse, la péninsule de Bonavista est un endroit rêvé pour s'installer et commencer sa carrière d'artiste. Un rêve - c'est exactement le terme qu'Anastasia Tiller répète sans cesse pour décrire sa communauté adorée.

«C'est un rêve de travailler ici», nous raconte-t-elle. «La péninsule de Bonavista est un endroit pour les rêveurs, c'est tellement poétique.» Elle souligne que les paysages magnifique­s et la mer de cette région en pleine nature lui sont une grande source d'inspiratio­n.

Bonavista abrite aussi de nombreuses entreprise­s artistique­s, telles que la galerie d'art 2 Rooms et beaucoup d'autres studios locaux, y compris celui d'Anastasia Tiller. La région est en effet reconnue comme étant un endroit riche en créativité et avec des artistes en tout genre.

«Je suis très chanceuse d'être ici sur la péninsule de Bonavista,» reconnaît l'artiste. «Je ne me sens pas en région rurale ici parce que je suis au centre de la vie artistique de Terre-Neuve.»

Pendant la pandémie, Anastasia Tiller n'a pas ralenti son rythme de travail. Elle a au contraire utilisé cette pause du monde social pour diriger toute son énergie vers sa nouvelle exposition: «Room for Happiness» («L'espace du bonheur»).

Le titre de ce projet vient du monde imaginaire que l'artiste a créé dans son studio. «L'espace du bonheur, c'est le monde dans ma bulle, le monde que j'ai créé dans l'espace. Je crois que même si nous sommes dans un espace confiné, nous pouvons créer un univers plus large dans notre imaginatio­n.»

Cette pensée lui a été très utile pendant la pandémie, une période où tout le monde se sentait un peu claustroph­obe, coincé chez eux. Anastasia Tiller espère donc que son public pourra capter cette énergie pour s'en servir comme réconfort durant ces temps difficiles, comme elle-même l'a fait.

Même les oeuvres d'art servent à transmettr­e un sentiment de bien-être. L'artiste a intentionn­ellement utilisé beaucoup de couleurs vives pour que «le cerveau puisse recevoir de la sérotonine». Et les créatures crochetées et peintes sont le fruit-même de l'espace du bonheur.

«C'est une série de tapis crochetés à la main et de peintures», explique l'artiste. «Le sujet de mes oeuvres se compose de créatures mystiques drôles et bizarres et de portraits stylisés. Je communique des idées sur l'imaginatio­n et la fantaisie comme mécanisme d'adaptation au monde incertain qui nous entoure.»

Ce projet lui tient fortement à coeur, et comme son titre le suggère, il lui «apporte du bonheur». Mais le but principal de l'exposition de l'artiste est de pouvoir transmettr­e ce sentiment à tous ceux qui ont l'occasion de contempler son travail.

L’exposition est ouverte au public au Craft Council of Newfoundla­nd and Labrador à St. John’s, du 12 mars au 9 avril.

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Photo: Courtoisie Anastasia Tiller Des tapis crochetés de l’exposition «L’espace du bonheur».
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Photo: Courtoisie Anastasia Tiller Anastasia Tiller, en France, devant une de ses peintures du phare de Bonavista.

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