LA CHASSE ET SES RETOMBÉES
La peau peut être utilisée pour fabriquer des vêtements imperméables et biodégradables vendus ensuite sur le marché. Entre 2005 et 2014, le Canada a exporté 66,6 millions de dollars en produits du phoque à destination de 48 pays. Les gouvernements d'ici considèrent que la chasse est durable et qu'elle est un apport viable à l'économie. La chasse aux phoques est particulièrement importante, d'un point de vue économique, dans les régions les plus isolées de l'Arctique et dans les communautés inuites.
Grâce à elle, les chasseurs peuvent gagner un peu d'argent en vendant la peau des animaux dans un milieu avec peu d'emploi, tout en ramenant gratuitement de la nourriture pour leurs familles. La chair a une grande valeur culturelle, bien entendu, puisqu'on la mange dans le Nord depuis belle lurette, mais elle a aussi une énorme valeur nutritive.
En général, les viandes sauvages ont de hautes teneurs en protéines, en acide gras, en vitamines et en minéraux et la viande de phoque de même. Elle est maigre avec seulement 2 % de lipides; beaucoup moins que les 12 à 27 % qu'on retrouve dans les viandes d'épicerie. Elle est également riche en fer, en zinc, ainsi qu'en vitamines A, B, C et D.
À Terre-Neuve et au Labrador, pour les non autochtones, la chasse servait historiquement à se vêtir et à se nourrir d'abord, mais est venue à servir surtout à récolter des peaux et de la graisse (qu'on réduisait en huile) pour qu'elles soient revendues. La viande, un produit important de la chasse à petite échelle, est devenue un produit plutôt secondaire de la chasse commerciale, parce qu'elle perdait
de sa fraîcheur lors des voyages en bateau, mais tout de même un produit apprécié, en particulier par les plus démunis quand les bateaux revenaient aux ports. Comme noté plus haut, la viande de phoque est une viande de prédilection, fort nutritive, qui sécurise l'alimentation de plusieurs.
La chasse commerciale était une grande et dangereuse aventure qui permettait aux pêcheurs et aux fermiers de travailler l'hiver, contribuant à la survie de plusieurs familles. Elle a atteint son apogée au 19e siècle pour connaître ensuite un déclin, de sorte qu'aujourd'hui elle est peu pratiquée. Il vaudrait, cependant, qu'on la redécouvre, pour les mêmes raisons d'économie et de sécurité alimentaire.