Une artiste Bulgare devenue Terre-Neuvienne
Comment une femme orginaire de la Bulgarie s’est-elle retrouvée sur une petite île à l’est du Canada? Arrivée à TerreNeuve-et-Labrador comme réfugiée politique en 1990, l’artiste Vessela Brakalova, a continué sa carrière de graphiste dans son pays adoptif. Elle exposera cet été à la Biennale Bonavista. Mais son parcours est loin d’avoir été facile.
Née en Europe communiste durant la guerre froide, Vessela Brakalova a grandi à Sofia, la capitale de la Bulgarie, où elle a entrepris une formation artistique dès l'âge de 12 ans. Elle a ensuite obtenu une maîtrise en beauxarts et a travaillé dans le domaine de l'édition dans son pays.
Mais sa vie a basculé quand à l'âge de trente ans, elle a pris la décision difficile d'immigrer au Canada et de quitter son pays natal. Mère célibataire, elle voulait offrir une meilleure vie à sa fille, et surtout sans danger.
«C'était un saut dans l'inconnu», se rappelle l'artiste. «J'avais fait mes recherches et le Canada était une forte possibilité. Je pensais qu'il offrait sûrement les meilleures opportunités pour les nouveaux arrivants et une diversité que je recherchais. Et comme [Terre-Neuve-et-Labrador] n'était pas très peuplé, j'ai pensé qu'il pourrait accueillir plus de nouveaux arrivants!»
Vivant maintenant dans la province depuis 31 ans, Vessela Brakalova est bien intégrée avec le monde artistique local de St. John's. En 1993, seulement trois ans après son arrivée, elle a cofondé l'agence de design Vis-aVis Graphics Inc. avec sa compatriote bulgare, Veselina Tomova. Cette agence se spécialise dans l'image de marque, l'illustration et la conception graphique et interprétative pour des clients dans des secteurs variés.
Sa touche spéciale avec des techniques de vernissage non conventionnelles lui a valu une large reconnaissance. Récipiendaire d'une médaille d'or pour le design de livre au ICE Awards en 2012, elle est surtout connue comme l'artiste à l'origine des mosaïques de l'aéroport international de St. John's.
Lorsqu'elle n'est pas en train de créer son prochain chefd'oeuvre, l'artiste aime regarder l'océan et les couchers de soleil de sa maison à St. Philip's. Elle attribue d'ailleurs une grande partie de son succès à la province qui l'a adoptée à bras ouverts. «Là où je vis, je surplombe Bell Island et Conception Bay South,», raconte-t-elle. «J'ai une vue spectaculaire sur la mer et ses couchers de soleil. C'est très inspirant. Il y a tellement de choses ici qui permettent la contemplation et le rechargement, des choses que j'ai toujours considérées comme très importantes pour les personnes créatives. J'ai besoin d'atteindre une certaine tranquillité avant que mes idées ne commencent à circuler. Ici, c'est le meilleur endroit pour le faire.»