Le Gaboteur

L’inclusion sur roulettes

- De la «viande fraîche» à la skateuse expériment­ée Dani dans les rues, Cruella sur les roues Le patin à roulettes: vecteur d'égalité

Quand l’été arrive, Dani Peddigrew ne part pas en randonnée: elle préfère lacer ses patins à roulettes et passer en vitesse sous le soleil. En 2020, la jeune femme d'affaires a ouvert la seule entreprise de la province dédiée au patin à roulettes, The Battery Skate Shop, qui fêtera son premier anniversai­re cet été. Entrevue exclusive avec Le Gaboteur.

Lorsque j'ai rencontré Dani Peddigrew pour parler de roller derby, nous avions prévu de profiter du temps chaud pour aller patiner (à distance) au Loop dans le parc Bannerman à St. John's. Mais bien sûr, notre célèbre météo terre-neuvienne a fait honneur à sa réputation en changeant en un clin d'oeil, et il s'est mis à pleuvoir. J'ai laissé ma planche à roulettes à la maison, et elle, ses patins à roulettes, et nous avons finalement parlé roller derby autour d'un verre.

Terre-Neuve-et-Labrador a une ligue de roller derby depuis un peu plus de 10 ans maintenant, le 709 Roller Derby. La Terre-Neuvienne en a entendu parler pour la première fois à 18 ans par sa tatoueuse, et son intérêt a été rapidement éveillé.

Le roller derby est un sport de contact qui a notamment commencé comme un moyen de contrer les différents stéréotype­s de la féminité traditionn­elle. Deux équipes de cinq personnes s'affrontent. Le but est de dépasser les joueurs.ses de l'équipe adverse en un temps donné. Sur la piste de forme oblongue, le contact est permis, on se pousse, on se donne des coups - attention c'est réglementé - pour bloquer l'adversaire.

L'âge minimum pour jouer étant de 19 ans, Dani était trop jeune pour rejoindre la ligue. En attendant, elle a donc commencé à faire du bénévolat avec la ligue jusqu'à ce qu'elle soit assez âgée pour participer aux essais de «Fresh Meat» «viande fraîche» - un terme utilisé avec l'image en tête d'un nouveau bousculer sur la piste de roller. corps à

Selon l'adepte, le roller derby est «un sport très puissant pour les femmes» et, d'après son expérience, très inclusif.

«Après avoir rencontré les filles qui le pratiquaie­nt et les personnes qui s'y dédiaient, j'ai été tout de suite accrochée», admet-elle. «Même si vous n'êtes pas très athlétique, ils vous trouveront toujours une place dans l'équipe», ce qui était son cas à l'époque.

Aujourd'hui, Dani est plus robuste sur ses patins, et on peut la trouver en train de rouler dans l'un des nombreux skateparks de la capitale quand elle n'est pas occupée à remplir des commandes pour sa boutique dédiée au roller derby, The Battery Skate Shop. Elle effectue également une formation pour devenir enseignant­e de roller skating.

La Dani Peddigrew à laquelle j'ai parlé n'est pas la même une fois sur ses patins. Lorsqu'elle joue au derby, elle se fait appeler Cruella de Kill, en référence à l'antagonist­e du film de Disney Les 101 Dalmatiens.

«Un nom de derby, c'est essentiell­ement votre alter ego. La plupart des joueuses de derby, sur la piste, ne sont pas la même personne qu'elles sont dans la vie de tous les jours. Certaines des personnes les plus timides et les plus calmes sont des joueurs.ses très costauds et effrayants, et le nom en fait partie.»

Normalemen­t, chaque joueur.se choisit un nom au moment de ses essais au «Fresh Meat».

«J'ai été attaqué par un chien juste avant de faire mes essais de Fresh Meat, alors j'ai dû m'asseoir et reporter l'essai. C'était donc une partie du jeu de mots.» À l'époque, la couleur de ses cheveux ressemblai­t également à celle de son homonyme: blond décoloré sur une moitié et noir sur l'autre.

En général, ils ont un lien indirect avec la personne concernée et peuvent être très drôles! Celui de Maude-Julia Blanchet, musicienne francophon­e adepte du roller derby, est Iron Mauden - un jeu de mots avec son prénom et le groupe de métal, Iron Maiden.

Si vous assistez aux célébratio­ns de la semaine de la fierté de St. John's du 16 au 25 juillet cette année, ne soyez pas surpris de voir une bande de dames rebelles sur des patins. Le 709 Roller Derby participe souvent aux événements de la Fierté et, selon Dani, «[le roller derby] est aussi un sport très inclusif pour les personnes LGBTQ. Les Pride parades sont donc des événements très importants pour chaque derby, partout, toujours.»

«Depuis le début, le roller derby est censé être un sport très citoyen, du bas vers le haut. C'est censé avoir toujours à faire avec tout le monde, sans hiérarchie.»

La 709 Roller Derby, la seule ligue de la province, est ouverte aux personnes qui s'identifien­t comme femmes, mais Dani explique qu'il existe d'autres ligues dans le monde pour les personnes qui s'identifien­t comme hommes également.

«Le roller derby était en fait à l'origine un sport mixte. On appelle le patin à roulettes l'égaliseur ultime. D'une part, toute personne solide sur ses pieds ne le sera pas sur des patins, ce qui rend les choses beaucoup plus difficiles et, d'autre part, il n'y a pas vraiment de différence entre un homme et une femme qui patinent et jouent au roller derby ensemble.»

Elle estime que le roller derby a même été l'un des premiers sports à inclure des joueurs.ses transgenre­s sans véritable parti pris. «Si vous vous identifiez comme femme, vous pouvez jouer dans une équipe. Aucune question n'est posée.»

«J'ai déjà joué contre des femmes transgenre­s - ce sont juste des femmes. Il n'y a pas de différence, c'est littéralem­ent la même chose que de frapper n'importe qui d'autre.»

Les activités du 709 Roller Derby ne se déroulent plus depuis le début de la pandémie, mais comme de plus en plus de personnes se font vacciner, Dani a bon espoir de pouvoir recommence­r à faire le tour du ring comme d'habitude. En attendant, son Battery Skate Shop a déjà réservé deux soirées de patinage à l'aréna Northpoint Sports pour juin.

«J'espère que notre première saison complète aura lieu l'été prochain.»

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