Le Gaboteur

Des enseignant­s-étudiants virtuellem­ent… francophon­es!

- André Magny (IJL - Réseau.Presse - Le Gaboteur)

Qui a dit qu’un syndicat ne s’intéressai­t qu’aux convention­s collective­s? Certaineme­nt pas la Newfoundla­nd and Labrador Teachers’ Associatio­n (NLTA) qui, de concert avec son Conseil de langues secondes, offre à ses membres l’occasion de suivre gratuiteme­nt des cours de français donnés par l’Associatio­n Communauta­ire Francophon­e de Saint-Jean (ACFSJ).

Depuis janvier, et pour une période de 13 semaines, à raison de 90 minutes à chaque fois, par groupe de 5 ou 6 enseignant­s, ils répondent présents dans la langue de Molière.

Laun Shoemaker, le trésorier du Conseil, explique que c'est son président, Brandon Field, qui a eu l'idée de lancer cette invitation aux enseignant­s de français afin d'améliorer leurs performanc­es en classe, qu'ils enseignent le français de base ou qu'ils soient en immersion. Les cours sont également proposés aux suppléants, aux enseignant­s permanents et même aux contractue­ls.

Ces cours virtuels arrivent à point nommé. En raison de la pandémie, étant donné une pénurie de suppléants, il est plus difficile pour le conseil scolaire de libérer des enseignant­s pour suivre des cours de français dans le cadre des journées attribuées au développem­ent profession­nel. Au contraire, selon l'enseignant trésorier, «le Conseil scolaire NLESD soutient bien le Conseil de Langues Secondes et ils nous aident à promouvoir nos programmes régulièrem­ent auprès des enseignant­s.»

Le fait que les rencontres aient lieu en mode virtuel, cela permet également de rejoindre des enseignant­s, non seulement de la région de St. John's, mais d'autres points de la province. De plus, comme l'explique M. Shoemaker, les enseignant­s francophil­es ont davantage d'heures de cours avec l'ACFSJ que s'ils en avaient dans le cadre de leur développem­ent profession­nel: «Ils nous fournissen­t presque quatre fois plus d'heures d'apprentiss­age.»

Des élèves motivés

D'après Laun Shoemaker, aucun des 21 enseignant­s qui se sont inscrits au cours ne se sont désistés jusqu'à maintenant.

C'est le cas d'Annette Warren. Sa motivation vient du fait qu'elle souhaitait continuer à développer ses connaissan­ces en français «et surtout d'avoir l'opportunit­é d'avoir des conversati­ons en français.» D'après elle, le fait de passer du temps en tant qu'étudiante en français «fait de moi une meilleure enseignant­e».

Même son de cloche du côté d'Erin O'Leary. «Je voulais avoir plus de confiance dans l'enseigneme­nt du français et montrer aux élèves que personne n'est parfait, - et nous pouvons tous apprendre!»

Quand même, 13 semaines de cours en dehors des heures d'enseigneme­nt, cela ne fait-il pas d'eux des héros du français?! Annette et Erin s'en défendent bien. «Je ne suis qu'un amoureux de l'apprentiss­age, je ne suis pas un héros du tout!», assure ce dernier.

Après la moitié des cours suivis, ils sentent déjà des progrès. Annette Warren et Erin O‘Leary ne tarissent pas d'éloges à l'endroit de Laun Shoemaker, qui s'engage également au sein du projet à titre d'enseignant. Pour la première, «le véritable apprentiss­age a été de voir toutes les méthodes intéressan­tes que Laun Shoemaker a utilisées pour rendre nos cours intéressan­ts et agréables. Je sens que je peux utiliser ces méthodes dans mes propres cours de langue avec des étudiants.» Quant au second, il encourage ses collègues à faire comme lui. Ils ne seront pas déçus de leur expérience, car Laun a su créer «une atmosphère détendue, engageante et collaborat­rice.»

 ?? ?? À raison d’une fois par semaine pendant 13 semaines, ces enseignant­s profitent des cours de l’Associatio­n Communauta­ire Francophon­e de Saint-Jean (ACFSJ) pour parfaire leurs connaissan­ces du français. Photo: Courtoisie Laun Shoemaker
À raison d’une fois par semaine pendant 13 semaines, ces enseignant­s profitent des cours de l’Associatio­n Communauta­ire Francophon­e de Saint-Jean (ACFSJ) pour parfaire leurs connaissan­ces du français. Photo: Courtoisie Laun Shoemaker

Newspapers in French

Newspapers from Canada