À la redécouverte de ses racines acadiennes à Irishtown-Summerside
Alice Gaudet, acadienne originaire de Clare en Nouvelle-Écosse, vit sur la côte ouest de l'île depuis 2010. Après y avoir vécu une douzaine d'années presque entièrement en anglais, elle a découvert le fait franco de la province il y a environ un an - une
La vie peut parfois être inattendue. Alice Gaudet, une Acadienne vivant sur la côte ouest de l'île, peut en témoigner.
Dans sa ville natale de Clare, en Nouvelle-Écosse, Alice Gaudet a travaillé avec des aînés. Après un peu de réflexion, elle a commencé à chercher une nouvelle piste de carrière et a trouvé une formation sur les poissons et la faune offerte au campus du College of the North Atlantic à Corner Brook. Aujourd'hui résidente d'Irishtown-Summerside, localité située tout près de Corner Brook, elle se retrouve encore à travailler avec des aînés dans le cadre de son emploi. «La vie t'envoie des détours!» rigole-t-elle.
Mais ce n'est pas tout ce qui a récemment refait surface dans sa vie. Depuis qu'elle a jeté l'ancre à Terre-Neuve, elle avoue ne pas trop parler français. Mais une découverte du fait francophone de la province l'année passée a rallumé une passion pour sa langue maternelle et son patrimoine acadien.
«On ne sait pas ce qui manque quand on ne l'a pas, tu sais? Mais [le français] me manquait.»
Des racines profondes et une grande fierté
Si une de ses seules occasions de parler français c'était lors des communications avec sa famille et ses amis en Nouvelle-Écosse, elle n'a jamais oublié ses racines. Elle cuisine depuis toujours des
plats acadiens comme la râpure (un mélange de poulet, d'oignons et de pommes de terre), et le tricolore étoilé se trouve un peu partout chez elle. Une peinture du drapeau acadien réalisée par Adam Young de Fogo Island est même accrochée sur son mur.
Aujourd'hui, la fière Acadienne est membre du conseil d'administration de l'organisme du développement économique francophone, Horizon TNL, et participe à des activités en français organisées par Le Coin Franco à Corner Brook.
Même si l'anglais occupe une place plus importante dans sa vie depuis qu'elle a déménagé sur le vieux Rocher, pour Alice Gaudet,
son patrimoine et sa langue acadienne sont «une joie de vivre.»
Une agréable surprise
Si l'Acadienne connaissait déjà un peu de l'histoire francophone de la province avant d'arriver ici, en 2010, elle ne s'attendait pas du tout à ce que le français soit parlé ici. «J'étais au courant de l'histoire, mais pas aux communautés [actuelles]», confie-t-elle.
Même dans la petite localité amalgamée de Irishtown-Summerside, il y a des traces d'une histoire acadienne. Si le nom d'Irishtown fait un clin d'oeil à ses origines irlandaises, Summerside a été fondé par une famille acadienne dans les années 1830. Aujourd'hui,
une trace de cette histoire existe toujours: Tout près de l'église Bethany United Church se trouve la crique Petipas Cove, dont le nom honore cette famille fondatrice.
Alice Gaudet connaissait déjà la crique de Petipas Cove depuis longtemps, mais comment a-t-elle finalement découvert le fait français actuel de la province? «Je vais donner un petit shout out à Clare Après Y Fait Noire [...] un groupe de gars de Clare qui fait une émission sur Facebook une fois par semaine.» C'est Natalie Robichaud, directrice générale de la Société acadienne de Clare, invitée de l'émission, qui lui a ouvert les yeux. Dans la vidéo, elle explique qu'il y a des francophones partout au Canada, y compris à Terre-Neuve-et-Labrador. «Je viens d'une communauté francophone - tu y penses pas!», rigole Alice.
Cultivation d'une acadianité
Quand Alice Gaudet ne travaille pas ou comme bénévole à Horizon TNL, elle et son conjoint Adrian peuvent être trouvés dehors pour profiter de la nature. Même dans la neige, on peut les trouver en train de camper autour de différents lacs ou de faire de la motoneige.
Elle explique que l'un des avantages de vivre à Irishtown-Summerside est de disposer de beaucoup d'espace naturel tout en étant assez proche de tout ce dont elle a besoin dans la ville de Corner Brook. Avec beaucoup de terrain, il y a de la place pour un grand jardin. Alice et Adrian profitent pleinement de leur terrain, et cultivent des fruits et légumes «en masse», comme des oignons, de l'ail, des concombres, des tomates, des mûres noires et des melons.
Le palais de ses amis et voisins anglophones n'aime pas d'aliments étrangers comme sa râpure, mais avec des oignons cultivés chez elle, ces «picky eaters» se privent peut-être de quelque chose de très délicieux.
Près de 200 ans après que la famille Petipas ait mis ses premiers (petits) pas dans la région, c'est au tour d'Alice d'y laisser son empreinte acadienne.