ST. JOHN’S: Un espace pour rayonner en français
Dès son jeune âge à Londres, Janette Planchat cherchait à s'instruire en français de son plein gré. D'origine écossaise, elle a ensuite consacré une grande partie de sa carrière à l'enseignement français jusqu'à sa retraite il y a une dizaine d'années.
Depuis qu'elle a jeté l'ancre dans la province, elle partage sa passion pour la langue de Molière en tant qu'enseignante et membre au sein des associations francophones comme l'Association communautaire francophone de Saint-Jean (ACFSJ) et la chorale La Rose des Vents.
Arrivée à Terre-Neuve en 1972, elle se souvient de la fondation de la FFTNL et l'Association Francophone de Saint-Jean (aujourd'hui l'ACFSJ). «Il y avait déjà des efforts mis en place. On faisait souvent des sorties en bateau, des événements sociaux. Il n'y avait même pas d'écoles françaises comme aujourd'hui.»
L'ACFSJ sous un autre toit
Aujourd'hui, les locaux de ces organismes se trouvent dans le Centre scolaire et communautaire des GrandsVents (CGV), sur le chemin Ridge, mais à cette époquelà l'Association se trouvait plus près du centre-ville.
«Depuis 1973, il y avait l'Association Francophone de Saint-Jean qui se réunissait dans une maison à 96 rue Lemarchant. Cette maison de trois étages a été achetée dans ces années-là, c'était l'idée du Président, Monsieur Pierre Morin qui trouvait que c'était plus abordable d'acheter que de payer des loyers.»
Janette Planchat décrit les activités organisées à l'époque comme étant aussi diversifiées qu'elles le sont aujourd'hui. «On y faisait des vins et fromages, l'Association y tenait des réunions, et on offrait des cours de français. Plusieurs organismes louaient des salles, comme Canadian Parents for French. Il y avait beaucoup d'activités dans cette maison. Il y avait une ambiance agréablement enthousiasmée là-dedans, grâce à des présidents dynamiques et des animatrices bien préparées.»
La francophonie sur scène
En 2000, l'enseignante a fondé la seule troupe du théâtre de langue française de la province, Téâtro.
Si le Téâtro a présenté des pièces en français à la salle LSPU Hall du centre-ville pendant les quatre premières années de son existence, la construction du CGV en 2005 offre désormais un théâtre entièrement consacré aux activités culturelles de langue française.
«Maintenant que nous avons le Centre, nous pouvons monter des pièces de théâtre de grande qualité avec des metteurs en scène professionnels. Le théâtre offre la possibilité d'offrir une salle de conférence, un lieu de concerts, une place pour visionner des films, et cetera. La troupe Teatro y a même offert un souper-théâtre en 2007.»
Désassemblée en 2016, la troupe a mis en scène des pièces tirées des textes déjà écrits ou du folklore franco-terreneuvien. «Nous avons monté Le Petit Prince, La chasse galerie, Ti-Jean, Le taureau bleu et Cendrillon à la terre-neuvienne», se souvient-elle.
«On a invité des classes d'autres écoles qui ont bien apprécié la sortie pour assister à un spectacle en français, chose rarement vue en ville ici.»
Et pour les 50 prochaines années? Plus sur la scène, l'enseignante retraitée aimerait voir les jeunes suivre leurs intérêts et créer leurs intérêts et de créer vos propres opportunités. «Nous avons l'espace pour continuer de voir rayonner la francophonie à l'avenir.»