Le Gaboteur

C-13 «glisse entre les mains des libéraux»

La ministre des Langues officielle­s a assuré tant bien que mal que ses collègues libéraux anglo-québécois du Comité permanent des langues officielle­s étaient «autonomes», malgré leurs propos qui désavouent son projet de loi en comité parlementa­ire. Le Fra

- | FRANCOPRES­SE

Lundi soir, puis à nouveau mardi matin, à la sortie de la réunion du Cabinet, Ginette Petitpas Taylor a répété, sans conviction, que ses collègues anglo-québécois ont pu partager leurs opinions sur le projet de modernisat­ion de la Loi sur les langues officielle­s. «On ne dit pas quoi dire aux députés. On encourage les débats en comité. On veut avoir la meilleure version du projet de loi», a déclaré la ministre.

Vendredi, ses collègues Anthony Housefathe­r et Emmanuella Lambropoul­os avaient partagé leurs craintes sur la distillati­on des droits des Anglo-Québécois si la Charte de la langue française était insérée dans la future loi.

Emmanuella Lambropoul­os, députée de Saint-Laurent au Québec, qui avait déjà tenu des propos polarisant­s sur le déclin du français au Québec, a affirmé devant le Comité vendredi que l'adoption de la loi 96 avait eu des conséquenc­es négatives au Québec.

À titre d'exemple, la députée a raconté qu'une dame âgée anglophone de sa circonscri­ption n'a pu obtenir des services de santé dans sa langue parce que son médecin craint de recevoir une plainte pour avoir utilisé une autre langue que le français.

La Charte de la langue française du Québec n'interdit pas l'offre de soins dans une autre langue que le français.

Pour Linda Cardinal, professeur­e à l'Université de l'Ontario français (UOF), la réaction des députés Housefathe­r et Lambropoul­os est «démesurée, car il n'y a aucune perte de droits, seulement la reconnaiss­ance des droits des francophon­es. [Leur soutien] aurait ramené vers l'égalité réelle. Pour atteindre cette égalité, il aurait fallu qu'ils donnent un coup de pouce à ceux qui en ont besoin [les francophon­es en situation minoritair­e, NDLR]. L'idéologie fait vraiment feu de tout bois.»

Un «show de boucane», selon le député franco-ontarien Francis Drouin

C'est la sortie du député franco-ontarien Francis Drouin sur Twitter qui a suscité des réactions, mardi matin. «Le show de boucane mené par certains de mes collègues est honteux», a-t-il écrit en faisant référence aux députés Housefathe­r et Lambropoul­os.

Mais ce seul appui à la ministre Petitpas Taylor n'a pas fait sortir cette dernière de son discours : «Parfois il y a des débats musclés. Moi, mon objectif en tant que ministre, c'est d'assurer que l'on va passer le projet de loi C-13.»

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