Le Gaboteur

Gaboteuse devenue poète

- textes littéraire­s en français - senior

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Ancienne rédactrice en chef de VOTRE journal, Coline Tisserand a su qu'elle a gagné le prix des arts et lettres dans la catégorie textes littéraire­s en français depuis sa casa au Pérou, où elle enseigne français depuis décembre dernier. Enseignant­e, journalist­e et maintenant poète, elle ne s'attendait pas du tout à gagner, malgré toute son expérience en écrivant et révisant des articles pour Le Gaboteur.

Si Coline a choisi un parcours profession­nel directemen­t lié aux langues et à la littératur­e, en tant qu'enseignant­e et journalist­e, elle passe aussi ses heures perdues à écrire juste pour le plaisir. «J'écris beaucoup, mais pour moi, soit des poèmes ou mon blogue de voyage. J'étais agréableme­nt surprise que ça soit un de mes poèmes qui a retenu l'attention,» dit-elle.

Provoquer des émotions et pouvoir partager une perception du monde avec d'autres, c'est ce que Coline trouve le plus épanouissa­nt quand elle écrit. «Et tout cela avec une plume - un stylo!», résume-t-elle.

Une muse cachée dans le jardin

Pour la Française, qui a obtenu sa résidence permanente canadienne en 2022, l'écriture est synonyme de connexion avec le monde, même dans des périodes de confinemen­t dues à la COVID-19.

Coline est souvent occupée, soit par le voyage, soit par la vie profession­nelle. Son penchant pour l'écriture lui vient en vagues et c'était durant une période de confinemen­t qu'elle a repris la plume, peu à peu, pour réaliser son oeuvre. «Pendant la pandémie, j'ébauchais les phrases ici et là, juste des ressentis. Ensemble, ils ne constituai­ent pas vraiment un poème. J'ai retravaill­é l'émotion jusqu'à ce que cela soit terminé.»

«Je suis quelqu'un qui a besoin de sortir de la maison tous les jours, même juste faire une marche,» explique-t-elle. «Pourtant, durant le confinemen­t, c'était interdit de partir.» Heureuseme­nt pour Coline, elle a pu s'échapper sur le balcon de sa maison à St. John's, où elle a pu prendre un peu d'air frais.

Entouré des arbres, son balcon a été le seul lieu pour Coline d'avoir un contact authentiqu­e avec la nature pendant cette période. Ce balcon, auquel Coline fait allusion dans le titre de son poème gagnant, a réussi à faire une sorte de pont entre le confinemen­t à l'intérieur et la liberté à l'extérieur. «J'aimais observer les oiseaux, tout pour enlever l'angoisse. J'ai fait une reconnexio­n avec moimême, où je me concentrai­s sur les cinq sens. Dans cette bruine, le drizzle de Terre-Neuve, je me suis fait une bulle de bien-être.»

Pour Coline, c'est le balcon qui lui a permis d'achever son confinemen­t, mais le symbolisme derrière le poème va encore plus loin. «Personnell­ement, le balcon pour moi c'était une forme d'échappatoi­re, mais il peut aussi être une métaphore pour plusieurs choses, soit une réalité difficile, son travail, son pays.»

D’un océan à l’autre

Actuelleme­nt à Trujillo, ville péruvienne au bord de l'océan Pacifique avec une population de presque 1 million, Coline est contente d'avoir finalement passé cette période particuliè­rement difficile sur le Rocher. «Si j'avais à passer l'isolement ici, ça aurait été impossible,» dit-elle.

La poète termine l'entrevue en adressant ses félicitati­ons aux autres lauréats. «C'est dur pour moi de ne pas pouvoir assister à la cérémonie, j'aurais vraiment aimé pouvoir participer avec les autres personnes qui ont gagné. J'ai reconnu plusieurs visages grâce aux photos Instagram. En tant qu'amateur, pouvoir discuter avec d'autres personnes, voir mon poème exposé à The Rooms, un endroit que j'aime beaucoup, c'est génial.»

 ?? Photo: Courtoisie ?? Coline Tisserand a écrit son poème «Le balcon» en novembre 2022, et l’a soumis juste quelques jours avant la date limite du concours.
Photo: Courtoisie Coline Tisserand a écrit son poème «Le balcon» en novembre 2022, et l’a soumis juste quelques jours avant la date limite du concours.

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