Le Gaboteur

Le retour des Soirées folk en français

Ni le vent ni le grésil n'ont pu empêcher un public nombreux de se rassembler au Ship Pub sur la rue Duckworth le 12 avril dernier pour la Soirée Folk en français, premier concert en français organisé par l'associatio­n Folk Arts Society (FAS) depuis 2019.

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Rempli pour la 3e Soirée Folk en français longtemps attendue, The Ship Pub a fait vibrer les rues du centre-ville de la capitale le 14 avril dernier, et ce, en français.

«Je ne sortirais pas un soir d'école pour n'importe quoi», dit un membre du public avant que les musiciens ne montent sur scène. Les invités rient d'un commun accord.

Il y a cinq ans en 2018, le Folk Arts Society a commencé une collaborat­ion avec le Réseau culturel francophon­e (RCF), pour organiser des concerts en français au centre-ville. Après avoir reçu un accueil extrêmemen­t positif, ils ont décidé de poursuivre cette nouvelle tradition. Il n'y avait qu'un problème: la pandémie.

Le FAS organise des soirées folk en anglais depuis un moment, mais équivalent francophon­e attire de nouveaux visages. «J'ai adoré voir cette foule différente!» déclare Julie Vogt, nouvelle directrice générale du FAS depuis seulement quelques mois. «Il y avait des gens que je n'avais jamais vus auparavant. Ce qui, venant d'une petite ville comme St. John's, en dit long.»

Pour la coordinatr­ice du RCF, Agnès Mamet, la Soirée Folk en français était un moment de réseautage très important. «Ce type d'événement est une opportunit­é importante, notamment pour la visibilité de la francophon­ie de [TerreNeuve-et-Labrador],» dit-elle.

De la soupe et des jams

Chris Driedzic et Sabrina Roberts jouent de la musique ensemble depuis longtemps, ayant performé en français pendant plusieurs reprises au festival Folk à St. John's. En duo, leur groupe s'appelle Soup' du jour, et leur répertoire de chansons donne à leur public un réel appétit pour la danse.

Leurs forces multidisci­plinaires forment un ensemble dynamique, qui tient le public en haleine en passant du français à l'anglais. Cette performanc­e charismati­que était parfaite pour commencer la soirée. «J'ai été séduite par Soup' du Jour», admet Julie Vogt, «Ils étaient si excitants!»

Adrian House et son House Band sont montés sur scène pour terminer la soirée. Accompagné de Darren Browne à la basse et d'Étienne Beaulieu à la batterie, le trio fait presque oublier le temps maussade qui règne à l'extérieur.

Cette soirée-là, le groupe a joué des chansons comme «Nulle Part», qui explore le questionne­ment sur la direction à prendre dans la vie, et «Le Parapluie d'Élise», une histoire d'amour. Sa chanson «Babette», qui raconte l'histoire d'une personne qui tombe amoureuse de tout le monde, a particuliè­rement provoqué un rire éclatant chez l'audience. «Je me suis bien amusé» nous confie Adrian House. «Il y avait une bonne foule, ce qui faisait une belle ambiance.»

Pour Adrian House, à travers des événements comme celui-ci, ou d'autres comme la Fête de la Musique à Corner Brook, les

musiciens d'expression française bâtissent des ponts, et pour lui, «la Soirée Folk est le bon endroit pour le faire.»

«On a tellement de musiciens incroyable­s dans chaque région, il faut montrer en vitrine cette diversité, les mettre en lumière. C'est notre responsabi­lité de souligner c'est quoi la musique francophon­e [qui se fait] à Terre-Neuve, car le public général n'est pas toujours au courant.»

L'avenir des soirées folk

Selon madame Vogt, les concerts en direct commencent à peine à redémarrer, et l'organisme travaille déjà fort pour rendre la musique en français aussi visible que possible.

«Afin de renforcer la présence francophon­e sur notre scène musicale,» divulgue-t-elle, «nous avons décidé de réserver

à nouveau The Ship le 6 juillet, le jour après le lancement officiel du Festival Folk. Nous nous attendons à ce que la salle soit pleine à craquer!»

«Ces événements ont historique­ment attiré une foule impression­nante, parfois plus de 70 personnes! C'est quelque chose que l'on ne voit pas tous les jours,» résume-t-elle.

«Le Réseau culturel travaille à la continuité dans ce type d'événement,» affirme Agnes Mamet. «Il faut bien penser que le Réseau Culturel de TNL est provincial: il oeuvre de façon globale pour la visibilité des artistes à travers la province.»

La coordinatr­ice du RCF est fort reconnaiss­ante aux programmes tels que ceux offerts par Patrimoine Canada qui financent les projets comme les Soirées Folk en français au Ship Pub.

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Photo: Christophe­r Deacon «C'est toujours une audience diversifié­e, des personnes plus âgées, plus jeunes, francophon­es, anglophone­s,» explique Adrian House, capturé en photo avec Étienne Beaulieu (à gauche) et Darren Browne (à droite).
 ?? Photo: Christophe­r Deacon ?? Chris Driedzic (à gauche) et Sabrina Roberts (à droite). Ensemble: Soup’ du jour!
Photo: Christophe­r Deacon Chris Driedzic (à gauche) et Sabrina Roberts (à droite). Ensemble: Soup’ du jour!

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