Une vitrine pour l'immigration
À l'autre bout du pays, la situation est tout aussi déplorable. «Il y a des établissements postsecondaires francophones partout sauf à Terre-Neuve-et-Labrador et dans deux des trois territoires,» note Catherine Rousseau.
Depuis 2020, la Fédération des parents francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FPFTNL) propose une formation gratuite de 45 heures. «Ce n'est pas un diplôme, mais un certificat, précise Martine Fillion, sa directrice générale. C'est surtout du développement professionnel
pour venir soutenir le personnel de la région. […] On y parle de la francophonie à Terre-Neuve-et-Labrador.»
La formation est ouverte aux francophones, mais aussi aux francophiles. Virtuelle, elle reste accessible par-delà les frontières de la province.
Si les résidents de la province sont privilégiés, les futurs immigrants sont aussi les bienvenus. Car pour Martine Fillion, la formation peut constituer «un outil d'attraction», notamment à l'international. «On fait découvrir Terre-Neuve-etLabrador et la communauté francophone à une francophonie mondiale.»
Car la profession attire les nouveaux arrivants. «Le recrutement dans les services de garde francophones se fait présentement principalement et de plus en plus à l'international», remarque Jean-Luc Racine, directeur général de la Commission nationale des parents francophones (CNPF).
Manque de volonté politique?
Pour lui, le problème vient aussi d'en haut. «On a beaucoup de difficultés au niveau des gouvernements provinciaux et territoriaux à comprendre la dynamique francophone.»
Il est également impératif selon lui de soutenir davantage les services de garde en milieu familial, «sinon, progressivement, [les familles] vont glisser du côté anglophone. Et ça, les gouvernements ne comprennent pas parce que ce n'est pas un enjeu majeur du côté anglophone».
Le directeur général de la CNPF a d'ailleurs témoigné en comité parlementaire le 18 avril pour attirer l'attention des élus sur le fait que le projet de loi C-35, relatif à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada, avait besoin d'amendements pour remédier au manque de «clauses linguistiques robustes» et d'engagements financiers du fédéral dans les ententes provinciales.