Le Gaboteur

Chaos et renouveau

Selon certains peuples, les éclipses solaires, correcteme­nt comprises, sont les présages de catastroph­es à venir. Et si on peut s'attendre à un renouvelle­ment économique pour la côte ouest, l'éclipse du 8 avril dernier nous invite à s'interroger au chaos

- CODY BRODERICK Rédacteur en chef

Mon signe astrologiq­ue est le Poisson, mais je n'ai jamais beaucoup cru aux horoscopes. Néanmoins, une amie et ancienne colocatair­e en France, avec qui j'ai également étudié à l'université Memorial, me tient au courant de ce qui est écrit dans mes étoiles presque à chaque fois que nous nous parlons au téléphone. Même si je ne suis pas croyant, c'est toujours amusant! Il y a quelques semaines, depuis sa maison en Ontario, elle m'a même prédit mon avenir avec des cartes tarot par vidéo.

«Attention», m'avertissai­t-elle souvent le mois précédant l'éclipse solaire du 8 avril dernier, peignant une image de ma vie qui semblerait frappée par une tornade plutôt que par quelques minutes d'obscurité. Ma grand-mère, qui a grandi à Grates Cove, m'a également parlé de la croyance des «vieux» de son enfance selon laquelle l'éclipse solaire était synonyme de fin du monde.

En tant que rédacteur en chef d'un journal, chargé de vérifier les faits et de rechercher des preuves tangibles, il m'est pénible de le dire, mais mon amie avait raison. En dehors de la vie personnell­e, dans la salle de rédaction, disait-elle, il y aurait autant de chaos que de renouveau.

Un vent de changement dans la baie Saint-Georges

Le 9 avril, le lendemain de l'éclipse, le gouverneme­nt provincial a annoncé l'approbatio­n de l'analyse environnem­entale de World Energy GH2, dont une version révisée avait été publiée le 30 janvier dernier. Actualité brûlante. Une histoire suivie par des médias de partout dans la province.

Avec une population dans la région divisée en deux camp - celui pour le mégaprojet et celui contre le mégaprojet - certains Franco-Terreneuvi­ens voient peut-être un brin de vérité dans le récit de ma grand-mère. Lors de ma dernière visite sur la péninsule de Port-au-Port, des pancartes dénonçant les éoliennes se trouvaient un peu partout dès que j'ai traversé le petit isthme qui sépare la péninsule de Stephenvil­le.

En quête de vent, quels effets aura sur l'environnem­ent la constructi­on de ces éoliennes? Je me demande également - surtout après que la pluie de la fin mars ait détruit la rue du ruisseau Rouzes à Cap SaintGeorg­es - quels seront les effets de ces éoliennes de 200 mètres de haut sur les rues et les ponts de la région?

Bien loin d'une apocalypse biblique à laquelle ma grand-mère se référait, le quotidien et les modestes moyens du Gaboteur. Comment votre journal francophon­e, composé de deux employés à temps plein basés à St. John's, met-il les pieds sur terre plus souvent dans la péninsule de Port-au-Port et à Stephenvil­le pour couvrir les développem­ents de ce mégaprojet en personne?

Depuis 40 ans, votre journal compte énormément de collaborat­eurs à travers la province. Ceci est un appel à ceux de la côte ouest de l'île qui souhaitent contribuer à cette histoire brûlante à mesure qu'elle se développe. Avez-vous un élément d'actualité à partager? Une question à laquelle vous aimeriez une réponse? Une opinion que vous souhaiteri­ez exprimer en français? Contactez-moi directemen­t au redaction@gaboteur.ca.

Gabotons de nous

Si je ne peux pas mettre la charge de travail de la rédaction sur le compte du passage de la lune au soleil, l'éclipse solaire est arrivée pendant une autre petite période de changement au Gaboteur.

Les lecteurs fidèles remarquero­nt que dans ce numéro, il y a une plume en particulie­r qui n'a pas signé son nombre habituel d'articles: Liz Fagan, journalist­e stagiaire depuis 2022, est partie vers des aventures passionnan­tes après la fin de son contrat, financé par Jeunesse Canada au Travail, à la fin du mois de mars dernier.

Artiste ayant déjà sorti son premier album dans les semaines avant la fin de son contrat avec Le Gaboteur (album bilingue que vous pourrez découvrir dans la prochaine édition du journal), Liz fait maintenant partie de l'équipe qui organise les Jeux du Canada 2025 à St. John's. Mais ne vous inquiétez pas: sa collaborat­ion avec le journal n'est pas pour autant terminée! Vous allez retrouver un ou deux de ses textes dans des éditions à venir. Bravo et bon vent à cette écrivaine et touche-à-tout sans pareil!

Dans cette édition sans stagiaire, ce sont des jeunes qui contribuen­t et apprennent le métier de journalist­e! Vous trouverez dans ces pages le témoignage d'un participan­t au tout premier camp justice francophon­e de la province, ainsi que quelques photos prises par des jeunes journalist­es en herbe qui ont participé au Rendez-Vous TN-L à Clarenvill­e. Eh oui! La jeunesse est en pleine effervesce­nce ces temps-ci! Des jeunes saint-pierrais ont même récemment visité la capitale de la province pour découvrir sa scène musicale. Des macareux, le drapeau labradorie­n et la musique folk francophon­e trouvent également leur place dans les pages de la présente édition.

Alors qu'attendez-vous? Bonne lecture!

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