SUITE DE LA
«Outre les chanteurs, il y avait le chef d'orchestre, mais aussi les étudiants de l'orchestre, donc nos élèves ont été incroyablement captivés et très surpris que les étudiants puissent avoir un tel niveau de musique à un âge aussi jeune», raconte madame Siosse.
«Nous, on n'a pas d'université dédiée à la musique à Saint-Pierre, c'est ça ce qui manque vraiment», ajoute l'enseignante qui souhaite inspirer une passion pour la musique à de plus en plus d'élèves de l'archipel.
À Saint-Pierre-et-Miquelon, et en France, plus généralement, la musique est enseignée par des intervenants extérieurs à raison d'une fois par semaine à l'école primaire, explique l'enseignante. Ensuite, c'est une heure de musique par semaine, dit-elle. Au lycée, tous les élèves ont l'option de faire une heure supplémentaire de chorale et les plus grands ont également l'option de
poursuivre un cours de musique de trois heures par semaine. Madame Siosse aime donc profiter de tout moment supplémentaire pour enseigner sa passion.
«C'était une journée magnifique», résume-t-elle, ajoutant que les élèves ont également assisté à un concert de violoncelle le soir, mettant en vedette encore plus de professeurs et jeunes. «Et le lendemain: catastrophe», rigole celle qui s'est bien habituée aux tempêtes de neige qui frappent souvent ce coin de l'Océan atlantique.
La musique pour tirer le meilleur du pire
Malgré les 53 centimètres de neige, l'échange culturel s'est bel et bien poursuivi, quoique sous des formes plus inattendues. «L'hôtel nous a prêté une grande salle de conférence», explique Anaïs Siosse, qui a profité de la tempête pour travailler différemment avec ses élèves, en approfondissant leurs connaissances en chant lyrique et en effectuant des ateliers
rythmiques par exemple - des exercices qu'elle n'a pas normalement le temps de proposer en classe à ses élèves.
La neige n'a pas pour autant mis un frein aux aventures typiques que la capitale a à offrir à ses visiteurs. Avant de repartir vers le Caillou, le groupe, qui a également participé à une session de musique irlandaise, a goûté aux fish n' chips de chez O'Reilly's, où les airs terre-neuviens sortent du bar jusqu'aux petits coins de George Street.
De la musique des maîtres en formation à des concerts au centre-ville, ils ont entendu «toutes sortes de voix différentes», raconte la passionnée de musique. La cérise sur le gâteau, selon elle? Le chauffeur de taxi qui les a ramenés à l'hôtel était Harold Butler, dont le talent musical avec des cuillères a récemment suscité un réel engouement sur les réseaux sociaux, notamment TikTok.
«Comme c'est ma première année d'enseignement au secondaire, pour moi les
ouvertures sont importantes et quand je vois que St. John's est juste à côté - à une quarantaine de minutes de vol - et que c'est vraiment de la grande qualité, je me dis, il n'y a pas besoin d'aller très loin», rayonne l'enseignante. «On a beaucoup de chance d'avoir l'université Memorial juste à côté!»
Et pour la suite, une professeure d'opéra lui a glissé un petit secret: la prochaine fois, ce sera l'université qui espère pouvoir se rendre à Saint-Pierre dans le cadre de son Opera Roadshow, un programme de tournée d'opéra qui visite les régions rurales de l'Atlantique. Sans avoir confirmé le financement ou les détails exacts du déplacement vers l'archipel, l'enseignante affirme l'intérêt et attend la suite avec impatience.
«Un énorme merci à la doyenne Karen Bulmer et à mon professeur de chant Jane Leibel, ainsi qu'à l'ensemble des professeurs pour avoir fait découvrir aux élèves de Saint-Pierre-et-Miquelon la magie de la musique et de ses métiers.»