LA SEMAINE GOURMANDE DE
Marie-Louise Arsenault
Plus on est de fous,plus on lit!, sur ICI Radio Canada Première, est un magazine littéraire qui accorde une place à toutes les formes d’écriture et de prise de parole. Pour animer une telle émission, il fallait une animatrice qui manie justement, avec tact et élégance, une juste parole et qui sache également la donner. Marie-Louise Arsenault est animatrice et chroniqueuse culturelle depuis longtemps, elle passe allègrement de la parole aux actes. Dans cette émission de portraits, elle donne à ses invités la possibilité d’exprimer leur style, leur envie et, par la même occasion, elle donne aux auditeurs l’envie de se plonger dans la lecture avec joie et délectation.
Q Parlant de joie et délectation, Marie-Louise, ça se passera comment ton été? Avec beaucoup de livres?
R«Eh bien, ça se passera sans trop de prévision, j’aime bien me laisser porter par le temps. Je pars pour des vacances en famille en Corse, et je ne souhaite pas trop prévoir ce qui se passera. Se laisser porter par le temps qui coule, c’est aussi ça les vacances!»
Q L’écriture est un mode d’expression rassembleur?
R«Exprimer une idée, raconter des histoires vraies ou imaginées… C’est merveilleux d’avoir accès à cet univers! Il y a tellement d’ouvrages merveilleux à découvrir, mais pas que des livres: des pièces de théâtre, de la poésie, l’histoire du monde qui nous entoure. J’ai la chance de rencontrer des auteurs passionnés et ensemble, nous nous activons à donner une image agréable et conviviale de ce que peut être l’écriture en général.»
Q Tu dois effectivement faire de merveilleuses rencontres?
R«Oh là là! Oui, je suis chanceuse avec mon émission, je rencontre des auteurs formidables, Michel Tremblay, Dany Laferrière… Mais prenons l’exemple de la merveilleuse Kim Thuy. Toi, Thierry, tu es dans le monde de la cuisine, eh bien j’aurais aimé rencontrer Kim lorsqu’elle avait son restaurant. Je sais que les clients étaient impressionnés par son talent culinaire, comme ils le sont aujourd’hui par ses livres et ses histoires touchantes. Sa cuisine devait être comme ça: savoureuse, délicate, vraie et donc, émouvante et touchante.»
Q Je te le confirme Marie-Louise! Es-tu aussi émue devant une réalisation culinaire qu’avec un roman?
R«Je suis une inconditionnelle des poissons, des fruits de mer, des salades repas, des fruits et légumes, je mange de moins en moins de viande. Je ne suis pas moi-même une grande cuisinière, mais je me débrouille quand même pas mal. Je suis une dévoreuse de livres et de bonne cuisine. (Rire)»
Q Tu as des spécialités?
R«Je suis une experte dans les vinaigrettes. Je sais, ce n’est pas la réalisation la plus compliquée du monde, mais j’ai appris avec une amie française et depuis, partout où je vais, mes amis me demandent de faire la vinaigrette. C’est un signe!», me dit MarieLouise avec un grand sourire.
Q
Tes coups de coeur restos?
R«Eh bien, j’aime particulièrement les petits restos de quartier, la cuisine asiatique, japonaise, le Ramen-ya. La cuisine coréenne aussi, que l’on trouve par exemple dans le secteur de la rue SainteCatherine Ouest, ou alors la cuisine vietnamienne. D’ailleurs, je suis en deuil d’un petit boui-boui vietnamien qui a fermé dernièrement. J’aime bien aller au Bottega à Laval. J’ai une affection particulière pour le restaurant Portus Calle sur le boulevard SaintLaurent. J’habite juste à côté, alors lorsque je veux me gâter, c’est ma place. La cuisine, l’accueil, le service et les poissons sont incroyables. Et puis je suis une habituée du restaurant Robin des bois, un lieu extraordinaire qui fonctionne avec des bénévoles, dont beaucoup viennent du milieu artistique.»
Le jour de notre visite au Robin des bois, ce sont des enfants de 10 à 13 ans qui nous ont servis, à MarieLouise et moi. Je dois avouer que nous avons été touchés tous les deux par ces jeunes qui prennent leur travail et leurs tâches bien à coeur, c’était beau à voir.
Q Et toi, Marie-Louise, enfant, c’était comment à la maison?
R«En fait, j’ai été particulièrement gâtée, car ma mère cuisinait très bien. Ça goûtait l’amour! En plus, ma mère a fait l’école de pâtisserie, alors imagine ses desserts, c’était formidable. Elle faisait un dessert tous les jours.»
Q Un souvenir en particulier?
R«La meilleure pâte à tarte au monde et les fameuses madeleines de Proust. Puis lorsqu’elle faisait les desserts, elle me laissait manger le fond du bol. Privilège ultime et bonheur intense.»
Q Toi qui voyages beaucoup, des souvenirs mémorables?
R«Tous les petits restaurants dans la campagne italienne, il n’y a rien de mieux. Je me souviens de gnocchis au lapin… À mourir de plaisir! Tu vois, j’en parle et j’ai le goût dans la bouche. Inouï! » Q Sinon, une anecdote cocasse de vie?
R
«Eh bien, je vais te le dire, je n’ai jamais eu d’amoureux qui savait bien cuisiner.»
Q Ils vont être contents!
R«C’est juste la vérité, mais ils ont d’autres belles qualités.» Notre rencontre a eu lieu au restaurant Le Robin des bois 4653, boulevard Saint-Laurent Montréal H2T 1R2