On organise notre intérieur pour mieux vivre
Inspirant désencombrement
Le traditionnel ménage du printemps, celui qui fait tant de bien au moral après un hiver passé encabané, pourrait se transformer en grand désencombrement cette année, et peut-être même mener à l’adoption graduelle d’un mode de vie minimaliste.
« 95 % des gens possèdent trop de choses », constate Marie-Sophie Berruex, fondatrice de Marie-So Organisation. Une maison moyenne américaine contiendrait environ 300 000 objets. « On accumule des objets qui viennent du passé, pour lesquels on a un attachement émotionnel et dont on n’arrive pas à se séparer parce qu’on se sent coupable », dit-elle. On garde également des « objets du futur, au cas où on en aurait besoin, pour prévoir l’avenir », indique Mme Berruex.
Petit à petit, au fil d’une vie, les biens se multiplient, dont plusieurs ne servent plus ou très peu. Les gens ne sont « plus capables de prendre leur souffle » devant l’encombrement de leur domicile qu’ils voient « gros comme une montagne ». Un grand désencombrement leur procure alors « un soulagement, une libération, un poids en moins », observe-t-elle.
L’organisatrice japonaise et auteure du livre Le pouvoir étonnant du rangement, Marie Kondo, avec sa méthode KonMari, invite depuis plusieurs années les gens à garder uniquement les objets importants pour soi, en les rangeant une bonne fois pour toutes, pour ainsi trouver le bonheur.
Poussées par cette nouvelle liberté, certaines personnes en viennent même à adopter un mode de vie minimaliste, qui consiste à vivre avec moins, à revenir à l’essentiel.
QU’EST-CE QUE LE MINIMALISME ?
Le minimalisme fut d’abord un courant artistique né au début des années 1960 aux ÉtatsUnis, qui prônait l’utilisation d’éléments simples, de formes géométriques, de lignes épurées, de textures lisses, etc. Le minimalisme a influencé les domaines des arts, de l’architecture, de la musique, de la mode, du design d’intérieur, et influence aujourd’hui la façon de consommer des gens.
Il s’agit d’un « mouvement en perpétuelle évolution », indique Bernard Korai, professeur au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval. « On revient vers une consommation primitive, dans une société très sophistiquée et technologique, on fait un retour vers la simplicité », dit-il.
Évidemment, devenir minimaliste se réalise graduellement et selon les objectifs de chacun. « La société nord-américaine a été éduquée avec un rapport très fort aux objets, associé au bonheur. On ne change pas ça du jour au lendemain, mais au jour le jour, petit à petit », affirme M. Korai. Une chose est certaine, ce grand changement commence par un désencombrement.