La garnacha dans tous ses états
« Je réalise que tous les rouges que j’achète sont sucrés. Pourriezvous m’en recommander un qui soit dans ma palette de goûts, mais pas sucré ? »
Ça doit faire un an qu’on m’a posé la question, mais du temps où j’avais (et vous aussi) une vie sociale florissante, elle revenait presque tous les mois. Je vous comprends : le sucre est un peu l’ennemi de l’heure. Alors, pour tous ceux d’entre vous que ça préoccupe, ma recommandation tient en un mot : garnacha.
Enfin, en plusieurs mots, puisque ce cépage a colonisé plusieurs régions du monde et changé de nom presque aussi souvent. Rien que dans son Espagne natale, il compte une bonne dizaine de synonymes. Dans le sud de la France, on l’appelle communément grenache, au masculin. En Italie, les Sardes le connaissent sous le nom de cannonau depuis des siècles. Heureusement pour vous, les Américains et les Australiens ont choisi de garder ça simple et l’appellent grenache.
Au-delà du nom, la garnacha est l’un des cépages les plus séduisants qui soient. Selon les types de sols et les climats, il peut se montrer sous un jour dense et corsé ou arborer un grain tannique si soyeux qu’on le confondrait presque avec un pinot noir de climat chaud. Il confère aux vins de Maury et de Banyuls une texture veloutée et délicieusement capiteuse ; à ceux de Châteauneufdu-Pape, du Priorat ou des côtes catalanes, leur puissance doublée d’élégance.
En voici cinq, de divers horizons, de toutes les couleurs et pour toutes les bourses. Santé !