DOMAINE JOSMEYER, PINOT GRIS 2018, FROMENTEAU, ALSACE
Je suis rentrée d’Alsace il y a quelques semaines. C’était, croyez-le ou non, mon premier séjour dans la région. J’aimais déjà beaucoup ses vins et je la savais bucolique, toute coquette et assez unique avec ses maisons colorées à colombages. Mes attentes envers la belle du Nord étaient donc plutôt élevées. Elle ne m’a pas déçue.
Au risque de me répéter, l’Alsace est complexe. Pour la comprendre, il faut se pencher sur son histoire, forgée par deux nations qui se la sont disputée pendant des siècles : l’Allemagne et la France. Ce double héritage culturel (religieux, culinaire, philosophique) est au coeur même de l’identité alsacienne, laquelle se traduit aussi dans ses vins. Là-bas, on peut encore entendre les locaux faire la distinction entre les « vins catholiques » et les « vins protestants ». L’idée veut que les familles catholiques façonnent des vins plus amples et exubérants, tandis que les protestants signeraient des vins plus sobres, à l’image de leurs lieux de culte. Intéressant, non ?
La rumeur veut aussi que ce même héritage germanique explique, en partie, la fibre écolo des vignerons alsaciens, précurseurs dans l’essor de la biodynamie en France et en Europe. L’Alsace se positionne toujours en tête des vignobles européens bio et biodynamiques avec près du quart du vignoble certifié. L’influence des Vosges, qui fait de Colmar l’une des villes françaises avec la plus faible pluviométrie, n’est sans doute pas étrangère à l’omniprésence du bio, mais ça, c’est un sujet pour une prochaine chronique. Allez, santé !
France 13,5 %
5,3 g/L – Biodynamie ★★★★ $$$
CODE SAQ : 13200600
Isabelle et Céline Meyer font honneur à la mémoire de leur père et maintiennent bien haut la qualité des vins du domaine de Wintzenheim, à un jet de pierre du centre-ville de Colmar. Leur pinot gris provient d’un éventail de parcelles, dont le lieu-dit Herrenweg, à Turckheim. Vineux et assez solide, avec des saveurs intenses de caramel au beurre et d’abricot ; beaucoup de volume en milieu de bouche et une longue finale rassasiante. À boire sans se presser jusqu’en 2028.