LE RADON, L’ENNEMI INVISIBLE
Encore trop méconnu au Québec, le radon est un gaz radioactif, inodore et invisible, qui s’infiltre dans les maisons et peut provoquer, à long terme, le cancer du poumon. Selon les données recueillies par l’Association pulmonaire du Québec, 17 % des foyers québécois mesurés dépassent la limite nationale acceptable.
Hugo Chabanne, entrepreneur général et président de Radon Évolution, s’est spécialisé il y a six ans dans les travaux de mesures d’atténuation contre le radon. L’entrepreneur se désole du manque de connaissance des Québécois sur ce gaz qui, selon Santé Canada, est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme.
« Les Québécois ne sont pas assez au courant que le radon existe dans les maisons québécoises et ne mesurent pas assez. Les statistiques cumulées par le fédéral depuis plusieurs années démontrent bien que le Québec n’était pas épargné par les concentrations
de radon, surtout dans la vallée du Saint-Laurent, spécifie l’expert. Dans la grande région de Montréal, on observe une zone sensible à Laval et dans le secteur ouest des Laurentides. »
Santé Canada a fixé à 200 becquerels par mètre cube le taux de concentration acceptable dans les maisons. Au-dessus de ce seuil, entre 200 et 600 becquerels, il est recommandé de faire une intervention avant les 2 années à venir. Pour un taux de 600 becquerels, il est conseillé de le faire plus rapidement, dans l’année qui suit.
COMMENT FAIRE LE TEST
Le radon s’infiltre dans les maisons par n’importe quelle ouverture en contact avec le sol, donc souvent au sous-sol. Les voies d’infiltrations sont diverses en fonction des maisons : les fissures, les puisards, etc. « Un espace entre le mur de fondation et la dalle de béton, c’est une autoroute pour le radon, car ce n’est pas correctement scellé », explique Hugo Chabanne, qui raconte avoir fait des travaux d’atténuation sur
une maison à Oka qui avait un taux de 5000 becquerels.
Pour mesurer le radon, les propriétaires peuvent installer eux-mêmes un appareil peu coûteux, un dosimètre, et le laisser sur place pendant 91 jours.
« Il est recommandé de l’installer au sous-sol, à un endroit où l’on passe plus de 4 heures par jour », précise Hugo Chabanne. Fait important : l’échantillonnage doit se faire entre les mois de novembre et d’avril, lorsque le chauffage est en marche.
MESURES D’ATTÉNUATION
En cas de taux élevé, quelles sont les mesures d’atténuation à la disposition des propriétaires ? Dans le cas d’un puisard, il est possible, pour quelques centaines de dollars, de le sceller, tout simplement.
L’atténuation par dépressurisation sous dalle, technique qui consiste à installer un tuyau traversant la dalle de plancher de la fondation et d’y joindre un ventilateur qui fonctionne en permanence pour aspirer le radon sous la
maison et le rejeter à l’extérieur est la technique la plus fiable. « C’est l’intervention physique la plus efficace, qui a également pour bienfait de déshumidifier en partie le sous-sol. Certaines personnes pensent qu’il faut détruire le sous-sol, mais ce n’est pas le cas. Cela reste une intervention relativement mineure, qui fait une grande différence », indique Hugo Chabanne. Les travaux se chiffrent autour de 2500 $.
Plus longue et plus coûteuse, la dernière technique, la dépressurisation active sous la membrane, peut être utilisée en cas de vide sanitaire.
Pour plus d’informations : poumonquebec.ca et radonevolution.com