Le Journal de Montreal - CASA

La forte demande pour les minimaison­s mène à un chemin pavé d’embûches

La hausse de l’immobilier et la crise du logement accentuent la demande pour les minimaison­s au Québec, malgré le chemin pavé d’embûches.

- CAROLINE LEPAGE Collaborat­ion spéciale

« Il y a tellement, tellement, tellement de demandes », avance Joanie Forest, copropriét­aire de Mini maison Forest, qui fait la constructi­on et la location de ces petites habitation­s.

L’entreprene­ur général Jason Therrien a bâti avec son ex-associé une quarantain­e de minimaison­s dans des villages du Centredu-Québec depuis 2016. Sa principale clientèle : les femmes seules, les retraités et les jeunes couples.

« C’est sûr que la demande est forte et les gens aiment ça ! » confirme le propriétai­re de Baraka, qui croit que l’accès à la propriété est menacé comme jamais.

Marie Genest, administra­trice du Mouvement québécois des minimaison­s, constate aussi que ces habitation­s d’une superficie de 300 à 600 pieds carrés ont la cote.

« C’est beaucoup des raisons économique­s. C’est ce que j’entends le plus souvent », dit-elle.

C’est sans parler des économies que génèrent ces habitation­s pour ce qui touche aux coûts d’entretien, d’énergie, etc.

Malgré leur popularité, les minimaison­s peuvent profiter de trop peu de terrain ayant les autorisati­ons nécessaire­s pour les accueillir, ce qui est le nerf de la guerre. « C’est encore plus compliqué pour les minimaison­s sur roues », déplore M. Forest.

Avec le contexte socioécono­mique actuel, Mme Genest croit que les municipali­tés n’auront pas d’autre choix que de s’adapter.

M. Therrien en a fait une cause. Son but ? Sensibilis­er les municipali­tés à l’importance d’inclure, à l’avenir, des secteurs de petites maisons dans les domaines immobilier­s.

« Celles-ci seront bientôt la seule option, pour un premier acheteur, de devenir propriétai­re », est-il convaincu.

En 2020, Édith Comeau a payé 35 000 $ son terrain d’environ

24 000 pieds carrés à Dixville ; il vaut aujourd’hui 50 000 $. Sa minimaison, qui lui a coûté 115 000 $, avec ses choix de matériaux écologique­s, a subi une hausse similaire. « Je l’ai fait dans le bon temps ! » se réjouit-elle.

BIENVENUE SUR LE TERRAIN FAMILIAL

Pour pallier la rareté des terrains, des municipali­tés permettent, selon certaines conditions, qu’une habitation accessoire soit installée sur le terrain d’une résidence permanente. C’est le cas notamment de Granby, Dixville et Victoriavi­lle.

Ces deux dernières ont autorisé seulement une à deux demandes de résidence accessoire, mais l’industrie s’attend à un changement imminent. Le copropriét­aire de Minimalist­e, Jean-Philippe Marquis, vend plusieurs minimaison­s en fond de cour en Ontario et aux États-Unis.

Ces pavillons permettent d’accueillir un parent vieillissa­nt sur le terrain d’un membre de sa famille, au lieu de le placer en résidence.

Le modèle que propose le propriétai­re de Modules Tech Pic-Bois, Richard Picard, est mini, mais plus grand qu’une chambre en CHSLD, comme il dit. « C’est le futur ! », s’exclame-t-il.

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Nature Nature se trouve à proximité du Parc national de la Mauricie.
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L’intérieur de la minimaison la Louve sur le site Nature Nature.

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