Le Journal de Montreal - Évasion
Gastronomie exotique
Au cours de mes voyages, j’ai été confronté à toutes sortes de cultures de table, certaines plus ragoûtantes que d’autres. De peur d’offusquer l’hôte, on accepte d’avaler différents mets un peu troublants au premier abord, dont le serpent (chez les Chocoes du Panama), le crocodile (chez des Pygmées du Zimbabwe), l’antilope (chez les Massaïs en Tanzanie) et les sauterelles grillées (au Sénégal).
Inimaginable il y a vingt ans, manger des insectes donnait le haut-le-coeur aux gens à qui je parlais de mon expérience… mais le Québec a rattrapé l’Afrique à cet égard : on en trouve sur la rue Mont-Royal et Ontario désormais ! Il y a même des barres Naak faites au Québec avec des grillons élevés ici.
CHACUN SES GOÛTS
Dans notre culture, la grenouille, avec ses petites cuisses dodues, occupe une place de choix… ce qui horripile (Dieu sait pourquoi) les Anglo-Saxons depuis des siècles ! Même au Québec, une viande pleinement d’ici, comme le loup marin, ou phoque, on trouve ça exotique. Même chose avec l’ours… que peu de gens ont déjà mangé. Sachez qu’en passant par le détroit de Belle Isle (entre Terre-Neuve et le Labrador), l’équipage de Jacques Cartier voyait un ours polaire, le tuait et le mangeait… mais ils n’ont pas aimé ! J’en reviens à mes pérégrinations. Les photos que voici viennent de Kuala Lumpur, mais elles pourraient venir de n’importe où en Asie. Une fois où je sirotais une soupe délicieuse et grignotais ce que je pensais être du poulet, j’ai été estomaqué – le mot est bon – de découvrir qu’il s’agissait en fait de viande de chien… À Diên Biên Phu, au nord du Vietnam, il fallait voir ces pauvres bêtes écorchées, éviscérées et suspendues au crochet du boucher par la gorge, parmi des serpents et d’autres viandes qui font sourciller le voyageur.
J’ai été très chanceux de ne jamais tomber malade malgré toutes les fois où je me suis acheté de la nourriture de rue dans des pays où les normes ne sont pas les nôtres… En fait, ça m’est arrivé une fois : au Maroc, sur la grande place de Marrakech, un pigeon avarié… La plupart du temps, mon invulnérabilité gastrique de globe-trotter disparaît aussitôt que je rentre au pays… et je me retrouve au lit après avoir mangé un Big Mac.
LA SEMAINE PROCHAINE
Halifax