Le Journal de Montreal - Évasion

Se mettre au vert

- JACQUES LANCTÔT

Pendant que la Vieille Havane se prépare fébrilemen­t à fêter, à l’automne, son 500e anniversai­re, il est bon de se rappeler qu’il existe dans la capitale de nombreux endroits où fuir le bitume quand le soleil tape dur et ramollit l’asphalte sous nos pas. Après vous avoir fait visiter les jardins de La Quinta de los Molinos, en plein coeur de La Havane, je vous invite maintenant au « Bosque de La Habana » (le boisé de La Havane), situé à l’extrémité est, de l’autre côté de la rivière Almendares qui sépare les quartiers Vedado et Miramar.

Il faut d’abord emprunter la rue 23, qui est la prolongati­on de la Rampa, jusqu’à son extrémité. Dès qu’on a traversé le pont qui surplombe la rivière, on est aussitôt happé par cette symphonie verte. Ce parc aux allures tropicales, qui s’étend sur 700 hectares, a été conçu en 1912 par l’architecte et paysagiste français Jean-Claude-Nicolas Forestier. Depuis une trentaine d’années, on y trouve des aires de jeux pour les plus jeunes ainsi qu’un amphithéât­re où l’on présentait du théâtre de marionnett­es et où aujourd’hui se produisent différents groupes musicaux.

LUXURIANTE

La rivière Almendares, qui a longtemps servi de dépotoir pour les usines installées sur ses rives, fait aujourd’hui l’objet d’attentions particuliè­res et de travaux d’épuration afin qu’elle retrouve sa pureté d’antan puisque cette rivière alimentait, au XIXe siècle, la ville en eau potable. Quant au parc, il fait désormais partie d’une aire naturelle protégée.

On raconte, selon la légende, qu’on peut encore apercevoir les ruines d’une ancienne demeure où une Amérindien­ne tua ses deux fils pour qu’ils ne soient pas emmenés comme esclaves par les Espagnols.

Mais le véritable enchanteme­nt se trouve dans la nature même et dans sa végétation luxuriante qui vous transporte­ra au coeur d’une Amazonie imaginaire. C’est l’endroit rêvé pour prendre des photos inoubliabl­es de votre séjour à La Havane, dans les clairs-obscurs qu’offrent ces gigantesqu­es banians vieux de quelques centaines d’années, aux lianes impression­nantes, véritables cathédrale­s de verdure et de fraîcheur. Le paradis terrestre, celui d’Adam et Ève, devait ressembler à cela, le pommier en plus. Ce peut être aussi l’occasion d’un pique-nique à l’ombre, les deux pieds dans la rivière Almendares. J’y ai même rencontré l’humoriste et romancier Ghislain Taschereau qui se promenait dans le bois avec sa dulcinée.

Vous pouvez aussi vous restaurer au Club Chevere, et pourquoi pas en profiter pour une petite saucette dans la piscine. L’endroit est très bien entretenu, l’eau de la piscine est des plus limpide et vous pourrez vous allonger sous les cocotiers, à l’abri du vent. Mais prenez garde, tout de même, aux noix de coco qui pourraient vous tomber dessus.

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Une cathédrale verte

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