Le Journal de Montreal - Évasion
Pédaler sur L’ÎLE PAPILLON
SAINT-FRANÇOIS, Guadeloupe | Il suffit d’un seul regard sur la carte de la Guadeloupe pour comprendre son surnom de l’« île papillon ». Ce superbe archipel des Antilles françaises déploie ses deux grandes ailes sur fond de mer émeraude. Un paradis pour les plongeurs… autant que pour les cyclistes qui roulent avec délice au beau milieu de la canne à sucre, des bananiers et des cocotiers.
« Allez vous baigner plutôt que de pédaler », nous lance sur le ton de l’humour un vieux Guadeloupéen qui sirote un verre de rhum blanc sur sa terrasse fleurie.
Il est vrai que par les 30 degrés à l’ombre qu’il fait aujourd’hui, on peut se demander pourquoi nous ne remplaçons par le lycra de notre chandail de vélo par celui de notre maillot de bain. Mais le bain de mer attendra, il y a tant à découvrir en Guadeloupe en dehors de ses plages.
Logé dans un hôtel de la station balnéaire de Saint-François, au sud-est de Haute-Terre (l’aile droite du papillon), notre peloton compte bien sillonner tous les chemins de traverse de cette partie « un peu plus plate » de l’île.
Le premier jour nous conduit à la belle Pointe des Châteaux, à 12 km de notre hôtel. Un aller-retour le long de plages sauvages jusqu’à l’extrémité rocheuse et déchiquetée de cette péninsule photogénique. Partis tôt le matin avant les grosses chaleurs, nous avons le temps en chemin de déclipser nos chaussures pour plonger dans l’eau chaude de la mer des Antilles.
TRAVERSER LES TERRES
Le lendemain, un 40 km nous attend pour rejoindre Vieux-Bourg, un petit village de pêcheurs proche du coeur du papillon. Troquant les routes nationales pour de charmants chemins de campagne, nous rentrons au coeur du territoire agricole de la Guadeloupe. Les cocotiers des plages du Sud laissent place à des champs de canne à sucre à perte de vue, entrecoupés de bananeraies aux régimes de fruits appétissants. On croirait rouler dans un jardin d’Éden avec les vaches qui paissent en liberté et nous regardent nous échiner sur l’asphalte brûlant. Heureusement, de belles descentes récompensent nos efforts et la vitesse nous sert de climatiseur naturel.
Sur l’heure de midi, à la mi-journée, on atteint la superbe baie de Grand Cul-desac marin, fermée au large par des récifs coralliens. Rien de mieux comme collation qu’un sac d’acras (beignets de morue épicés) et deux belles mangues bien juteuses dégustés à même le quai de pêcheurs, les pieds dans l’eau émeraude.