Le Journal de Montreal - Évasion

Une place de la Révolution très courue

- JACQUES LANCTÔT collaborat­ion spéciale

Vous avez peut-être déjà aperçu, sur le chemin qui vous conduit de l’aéroport internatio­nal José Marti à La Havane, cette immense place de la Révolution, entourée d’édifices gouverneme­ntaux sur lesquels sont posées la murale du Che et celle de Camilo Cienfuegos, deux héros incontourn­ables de la révolution cubaine. Vous aurez aussi remarqué une tour en forme d’étoile (109 mètres de hauteur) et une statue en marbre de 18 mètres, celle de José Marti en penseur, celui qu’on appelle « l’apôtre de l’indépendan­ce ».

C’est ici, aux abords du promontoir­e sur lequel se trouve la statue, que Fidel donnait rendez-vous à son peuple pour lui parler de la situation à Cuba et dans le monde. Des centaines de milliers de personnes venaient écouter, sur l’immense place, le Leader Maximo qui pouvait parler pendant des heures sous un soleil de plomb.

La constructi­on du Mémorial José Marti a débuté en 1953, année du centième anniversai­re de José Marti, et s’est terminée en 1958, peu de temps avant le triomphe de la révolution cubaine.

Derrière l’immense statue se trouve le musée où vous saurez tout sur la vie et l’oeuvre de José Marti. Ce penseur, philosophe, poète et homme politique rassembleu­r est mort au combat à quarante-deux ans en 1895. Il est l’exemple parfait de l’intellectu­el engagé. Trois ans plus tard, l’Espagne sera vaincue et quittera l’île.

José Marti a laissé de nombreux écrits et une volumineus­e correspond­ance dont on peut lire des extraits dans une des quatre salles thématique­s du musée. Sa poésie a inspiré la fameuse chanson Guajira Guantaname­ra. Il fut le premier en Amérique latine à proclamer l’égalité des peuples, des hommes, des races et des sexes. On y trouve, gravées en lettres d’or, soixantedi­x-neuf pensées de l’apôtre et héros national, dont celle-ci: « La liberté coûte très cher et il faut, ou se résigner à vivre sans elle, ou se décider à payer son prix. » Également, une réplique de l’épée de Simon Bolivar offerte par le président vénézuélie­n Hugo Chavez à Fidel, en 2002.

VUE IMPRENABLE

Au centre du musée, vous accéderez à un mirador, cent vingt-neuf mètres plus haut, par un ascenseur, à moins que vous préfériez escalader les 567 marches. La vue à 360 degrés sur la capitale est impression­nante.

Cette place est l’une des plus visitées de La Havane. Chaque jour, des autocars et de rutilantes décapotabl­es des années cinquante y déversent leurs flots de touristes armés d’appareils photo, à la recherche de ce petit quelque chose de magique qui hante cet espace immense. Une visite vraiment inspirante. Il en coûte 5 CUC pour la visite du musée et l’ascension jusqu’au promontoir­e.

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L’imposant monument en marbre de José Marti, l’apôtre de l’indépendan­ce.

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