Le Journal de Montreal - Évasion

Venise, l’inoubliabl­e

- MATHIEU DUPUIS Collaborat­ion spéciale Photograph­e profession­nel, Mathieu Dupuis est l’auteur de Québec : un parcours photogra phique, publié chez National Geographic.

La liste des destinatio­ns qui alimentent mes rêves de voyage est longue. Je n’aurai probableme­nt pas assez d’une vie entière pour toutes les visiter. Je dois l’admettre, Venise ne se classait pas en haut de cette liste. Néanmoins, visiter un classique aussi intemporel demeure excitant. En « road trip » dans cette partie de l’Italie, ma curiosité l’a tout de même emporté. Mon GPS réglé sur l’icône des villes vénitienne­s, je pars explorer cette cité unique. Érigée sur une centaine de petites îles, elle est façonnée par 177 canaux enjambés par 455 ponts piétonnier­s.

Avoir une voiture à Venise, c’est plus un handicap qu’un atout, croyez-moi. À l’approche de la ville, j’en ai fait l’expérience!

Au passage d’un carrefour giratoire, le GPS m’a conduit tout droit au coeur d’un marché public installé là pour quelques jours. Plutôt que de circuler à travers une foule de gens au regard perplexe, le trottoir situé derrière les kiosques m’a semblé être l’option la moins gênante pour me sortir d’un tel pétrin. Cette mésaventur­e me pousse à me débarrasse­r de la voiture au plus vite. Ainsi, j’évite de chercher un stationnem­ent au coeur de Venise. Arrivé dans un hôtel du quartier Marghera, un autobus (ligne 6) me conduit en moins de vingt minutes et sans sueur froide à la Piazzale Roma. De là, je peux enfin partir explorer la ville à pied ou simplement sauter à bord des bateaux-bus qui sinuent sur le Grand Canal.

HORS DU TEMPS

Pour ma première expérience vénitienne, je préfère marcher et découvrir ces lieux à mon propre rythme. J’entre dans les rues étroites sans carte ni repère, avec la naïve conviction que mon sens de l’orientatio­n légendaire aura le dessus sur cette ville. Erreur! Marcher dans Venise, c’est un jeu de labyrinthe complexe et surtout amusant, à moins d’avoir des outils.

Je prends soin de télécharge­r une carte hors ligne avec l’applicatio­n maps.me et me voilà en affaire. Malgré cela et un bon sens de l’orientatio­n, se déplacer demeure une tâche ardue. Cul-de-sac après cul-de-sac ! Suivre des gens qui semblent savoir où aller avec aplomb et se retrouver nez à nez dans une impasse en groupe est fréquent. Certains cherchent leur hôtel en tractant leur grosse valise à roulettes dans les rues de pavés aussi inégaux qu’anciens. Mais tout à coup au détour d’une petite rue qui semble ne mener nulle part, la place Saint-Marc se dévoile majestueus­ement. Sans contredit, Venise remonte clairement dans la liste des destinatio­ns iconiques.

Après plusieurs kilomètres d’exploratio­n, je passe sur le pont de l’Académie au coucher du soleil. La vue qu’offre ce promontoir­e surplomban­t le Grand Canal est aussi sublime que classique. Avec sa courbe esthétique, la basilique Santa Maria della Salute découpe l’horizon. Dans la lumière du dernier rayon, un gondolier passe dans cette scène qui me semble quasi irréelle.

Venise me semble suspendue dans le temps!

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