Le Journal de Montreal - Évasion
ROME BEAUTÉS CLASSIQUES
Reportage en images du photographe Mathieu Dupuis
ROME, Italie | La capitale italienne n’a plus besoin de présentation. Surnommée Ville éternelle ou Ville aux sept collines, Rome stimule l’imaginaire avec son histoire et ses légendes. Déambuler dans les rues en suivant les flots de touristes peut être parfois un peu étourdissant. Néanmoins, le caractère millénaire de la cité n’en demeure pas moins spectaculaire.
Lors d’une escale en sol italien, je profite de l’occasion pour découvrir cette ville à pied. On m’avait bien averti de laisser ma voiture aux abords de la ville. La zone métropolitaine de Rome compte pas moins de quatre millions d’habitants. Je suis donc bien heureux d’être en mode sac à dos pour ce court séjour et de prendre le train. Le point d’arrivée par le Roma Termini est un quartier abondamment barbouillé de graffitis et la propreté est fort discutable. Cependant, dès que je m’éloigne de la gare, l’environnement devient plus agréable.
Arrivé au coeur de Rome, je déambule dans les petites rues, les yeux sur la carte de l’application de mon téléphone cellulaire. Je me faufile dans ce labyrinthe selon un itinéraire improvisé qui semble dénué de toute logique. Au passage du parc de l’Oppius, je lève les yeux par hasard et je m’arrête brusquement ! Je suis devant le Colisée de Rome. Structure en pierre et en béton millénaire, il en impose. Difficile de rester indifférent face à ce monument somme toute assez sombre. Faire l’exercice de se projeter dans le passé, c’est plonger dans l’univers des centaines de milliers de gladiateurs qui ont foulé cette immense arène. Pouvait-on en ressortir vivant ? On estime à plus de 500 000 les pertes de vies humaines et à plus d’un million les animaux sacrifiés dans l’enceinte de ces murs, lors de célébrations au caractère barbare.
Se balader dans les rues de Rome, c’est parcourir l’histoire un pas à la fois et se sentir dans un musée à ciel ouvert. Les monuments se succèdent et la dimension de certains d’entre eux dépasse l’échelle humaine. Il est d’autant plus intéressant de penser que ces constructions complexes furent réalisées à une époque où l’ingénierie, telle qu’on la connaît, et les aides mécaniques étaient plutôt limitées. Constater la façon dont la ville s’est développée dans une gestion d’urbanisme complexe est fascinant. Un passage à la fontaine de Trévi, ou encore au Panthéon prouve à quel point certains monuments sont littéralement encastrés dans le développement urbain de l’ère moderne. Ces lieux touristiques se révèlent au moment où l’on s’y attend le moins, au tournant de petites rues piétonnières bondées, parsemées de boutiques et de terrasses.
À la tombée du jour, au moment où Rome s’embrase d’une teinte chaude, je monte les 124 marches de la basilique Sainte-Marie d’Aracoeli. Puis je me rends sur le promontoire de la Via Monte Tarpeo, l’un des plus beaux points de vue donnant sur le Forum Romain. Juste à temps pour l’heure bleue ! Je contemple les ruines de ce site phénoménal. Dans cette vision quasi dépourvue d’éléments modernes ou de personnes, j’arrive presque à me sentir au coeur de l’histoire.