Le Journal de Montreal - Weekend
Du faux Jules Verne
∫ Le 2e voyage : L'île mystérieuse ∂∂Σ
Comme certains enfants qui regardent la chaîne de télévision Discovery, j’aime que les histoires fantastiques d’aventures soient cohérentes, au moins à un certain niveau.
Celles de Jules Verne l’étaient. Compte tenu des connaissances scientifiques de l’époque, ses histoires étaient irréprochables. De fait, pas de dinosaures sous la croûte terrestre dans Voyage au centre de la Terre (adapté en 2008 dans un film avec Brian Fraser).
Le 2e voyage : L'île mystérieuse a si peu à voir avec Jules Verne ( L’île mystérieuse était une espèce de suite à 20 000 lieues sous les mers, pas à Voyage au centre de la Terre) qu’on a l’impression que le premier film est presque un documentaire.
En fait, cet héritier superficiel de Parc jurassique semble avoir été écrit à la vavite, avec ce que les auteurs appellent — un euphémisme — un engagement scientifique « adjacent » à la crédibilité générale de l’histoire. Nous parlons donc d’une île dont le volcan entre en éruption par intermittence et qui, de ce fait, sort du fond des mers tout en ayant un écosystème complet. Ledit écosystème comprend des éléphants miniatures, des iguanes géants, des oiseaux, des abeilles (qui n’ont aucun problème à être chevauchées par des humains), et cette île est sans contredit un reste de l’atlantide.
UNE AMÉLIORATION
Bon, assez de science. Le 2e voyage : L'île mystérieuse est néanmoins une amélioration sur la tiédeur de son prédécesseur. Le ton est délibérément fait d’amusements stupides et comprend une distribution prête à tout qui inclut Michael Caine, Dwayne Johnson, Josh Hutcherson et la toujours sémillante Vanessa Hudgens ( High School Musical).
Quand le film débute, on retrouve le personnage de Sean (Josh Hutcherson), pourchassé par les flics après avoir piraté un satellite de télécommunications afin de parler avec son grand-père, qui a découvert une île mystérieuse. De retour chez lui, il trouve un allié en la personne de Hank (Dwayne Johnson), son beaupère qui l’aide à déchiffrer le code envoyé par son grand-père (Michael Caine) contenant les coordonnées de l’île.
Comme le ferait n’importe quel beaupère, Hank décide d’accompagner Sean dans le Pacifique Sud, un bon moyen de développer une relation. En route, ils retiennent les services d’un pilote d’hélicoptère clownesque (Luiz Guzman) et de sa fille (Vanessa Hudgens), quelque peu sarcastique.
À partir de là, il suffit de suivre le scénario sans queue ni tête pour lequel trois scénaristes hollywoodiens ont pris le titre du roman de Jules Verne. Le réalisateur d’origine canadienne Brad Peyton aime les gros jouets et ses scènes dans lesquelles les personnages chevauchent les abeilles sont réussies, tant qu’on oublie leur impossibilité réelle. Malheureusement, il n’y a toujours aucune manière de générer un scénario intelligent ou des personnages fouillés par ordinateur.