Le Journal de Montreal - Weekend

DE LA SCÈNE AUX SALONS DU LIVRE

- Raphaël Gendron-martin

Avant de parcourir de nouveau le Québec pour un one-man show, François Morency se lancera, ces prochains mois, dans une nouvelle tournée : celle des salons du livre. Avec son bouquin Dure soirée, le comique a donné la parole à ses collègues humoristes qui lui ont raconté leurs pires expérience­s de spectacle.

RAPHAEL.GENDRON-MARTIN@JOURNALMTL.COM

Lui qui écrit depuis 20 ans pour ses différents spectacles et animations, François Morency reconnaît avoir grandement aimé l’expérience de la rédaction d’un livre.

« C’est très différent que d’écrire pour la scène, car comme humoriste, 50 % du travail est comment tu racontes le texte. Cette fois-ci, il y a des histoires verbales qui étaient drôles, mais au niveau littéraire, elles devenaient moins punchées. Et c’était aussi parfois l’inverse. »

Dans ce premier ouvrage, il raconte les anecdotes loufoques de 27 humoristes, dont Louis-josé Houde, JeanMarc Parent, Cathy Gauthier et Michel Barrette. La préface est signée Claude Meunier. « En écoutant leurs histoires, tu te rends compte qu’ils vivent souvent dans le doute. Ç’a été des rencontres bien intéressan­tes », dit François Morency.

EN SOLITAIRE

Est-ce que le fait de raconter des histoires de spectacles qui ont mal tourné peut aussi servir à de jeunes humoristes comme trucs à ne pas faire ? « Je ne sais pas s’ils ont des leçons à apprendre làdedans, mais le livre peut les rassurer que l’échec fait partie du processus, répond l’humoriste. Même quand tu as 20 ans d’expérience, tu peux te tromper. Il n’y a personne qui a une moyenne de 1 000 au bât. »

Habitué à travailler en équipe, à la radio et pour ses spectacles, François Morency a dû se faire à la vie solitaire qu’exigeait la rédaction de son Dure soirée. « Je suis un solitaire dans la vie, en général. Mais j’étais habitué à travailler en gang, à cautionner mes affaires. Là, quand t’es tout seul, tu doutes plus. »

PROCHAIN SPECTACLE

Après la promotion de son livre, l’humoriste planchera sur l’écriture de son prochain one-man show, qui ne devrait pas voir le jour avant la fin 2013, début 2014. « Je suis encore à l’étape de tirer du charbon dans le poële. Je suis tout seul dans ma bulle. Je n’ai pas encore d’équipe de création. » La fin de son dernier spectacle remontant à 2008, il explique son arrêt de quelques années par les 1 200 émissions de radio qu’il a faites à CKOI, ainsi que ses animations des galas Juste pour rire et Artis.

Parlant radio, est-il amer de la fin abrupte de l’aventure de Midi Morency ? « Non, car d’une part, l’émission avait « passé la gratte ». Ça ne pouvait pas mieux marcher. Pendant sept ans, on a scoré. Les compétiteu­rs nous ont mis plein de monde dans les pattes, sans réussir. On a été reconnu par l’industrie et le public. Mais j’aurais souhaité faire un an de plus, faire une huitième année et annoncer la fin avec des événements. Là, je l’ai su deux semaines avant. On n’a pu que faire un mini bye bye aux auditeurs. »

100 % MORENCY

Avec un total de 12 ans d’expérience en radio (avec Midi Morency, Les Midis Fous et d’autres remplaceme­nts à CKOI), François Morency est convaincu qu’il retournera à la radio un jour. « Mais de quelle façon, quand et où ? Je ne le sais pas. »

Au niveau du petit écran, on verra François Morency dans une émission spéciale, 100 % Morency, qui sera diffusée à TVA, à la fin avril ou début mai. « C’est un spécial d’une heure que j’ai enregistré au Corona, l’automne dernier. C’est un mélange de 50 % de stand-up et 50 % de sketches sur écran, comme ce que je faisais dans les galas. J’étais sous contrat pour faire un autre gala Juste pour rire, mais ça ne m’intéressai­t plus vraiment, après huit ans d’animation. Je leur ai donc proposé de faire un show d’une heure qui entre dans les heures de diffusion de Juste pour rire à TVA. C’est un concept qui pourrait revenir de façon événementi­elle. »

LE RETOUR D’UN TALK-SHOW ?

Alors que plusieurs s’entendent pour dire qu’il manque un véritable talk-show quotidien de fin de soirée, François Morency affirme sans hésiter qu’il reprendrai­t volontaire­ment le collier, si le contexte économique était différent, actuelleme­nt, en télévision.

« Je suis certain que ça n’arrivera plus, parce que l’argent dicte tout et que ça coûte cher. Donc, à moins qu’il y ait de l’argent de talk-show qui pousse dans les arbres à quelque part… »

« J’ai animé Merci bonsoir pendant un an, en 2003, en plus de remplacer Julie Snyder au Point J, un an. Quand le talkshow s’est terminé, ç’a été un coup dur parce que les cotes d’écoute étaient bonnes. On était en plein vol. J’ai la certitude qu’on n’est pas allé au bout de cette affaire-là. »

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