Le Journal de Montreal - Weekend

UNE VÉRITABLE LETTRE D’AMOUR

- Cédric Bélanger Agence QMI

De Brigitte Poupart

Over My Dead Body n'est pas qu'un documentai­re sur une personne souffrant de fibrose kystique : c'est une véritable lettre d'amour de la réalisatri­ce Brigitte Poupart à son grand ami Dave St-pierre.

L'amitié qui unit Poupart au chorégraph­e-danseur St-pierre, qui a subi avec succès une greffe de poumons le 26 juin 2009, transperce l'écran. Du coup, ce documentai­re de soixantequ­inze minutes peut s'offrir une incursion dans l'intimité la plus profonde de Dave St-pierre sans qu'on se sente voyeurs une seule seconde. Over My Dead Body est né d'une simple demande de l'artiste de renommée internatio­nale à son amie : le filmer lorsqu'il va recevoir l'appel du médecin l'informant qu'un donneur compatible a été identifié.

Or, tant qu'à avoir sa caméra en permanence sur elle, s'est dit la cinéaste, aussi bien documenter cette attente, qui a duré dix-huit mois.

Dans la première partie du film, à travers des extraits de ses spectacles de danse et des entrevues, Brigitte Poupart nous plonge avec une belle sensibilit­é dans l'univers fascinant de St-pierre, un créateur hors norme, passionné de son art et amoureux de la vie.

TENSION

Over My Dead Body prend une tournure poignante lorsque le téléphone sonne enfin. Une première tentative qui avorte, au moment où St-pierre est sur le point d'être mis sous anesthésie, parce que les organes attendus ne sont finalement pas en bon état. Il y aura un deuxième appel, avec la même mauvaise surprise avant que la troisième fois devienne la bonne. La documentar­iste se sert de cette « trilogie » d'appels pour créer un suspense, une angoisse même, qui atteint le spectateur même si on sait l'issue favorable qui attend Dave St-pierre.

À la fin, les deux protagonis­tes sortent gagnants. St-pierre a des poumons neufs qui lui permettent de vivre alors que Poupart réussit haut la main son passage derrière la caméra.

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