Le Journal de Montreal - Weekend

Pour les vrais mordus du jeu mobile

- Steve Tilley Agence QMI

Pour une compagnie qui voit s’effriter lentement sa domination de l’univers de l’électroniq­ue aux consommate­urs, Sony ne donne vraiment pas l’impression de vouloir jouer la carte de la prudence. Les joueurs devraient saluer cette attitude audacieuse.

Une compagnie prudente ne miserait pas ainsi tous ses jetons sur le lancement d’une machine portable de 250 $, dédiée uniquement au jeu vidéo. En cette ère du multitâche, les gens s’attendent à ce que leur gadget mobile serve à une foule de choses, des jeux à la transmissi­on de courriels, en passant par l’affichage de vidéos, sans compter l’habituelle dizaine de milliers d’applicatio­ns compatible­s de toutes sortes.

MARCHÉ COMPÉTITIF

Mais la brave Sony a lancé, la semaine dernière, sa Playstatio­n Vita, le successeur sophistiqu­é de la Playstatio­n Portable, déjà vieille de sept ans. Et à 249,99$, la Vita fait son entrée dans un espace toujours largement dominé par les machines portables DSI (149,99 $) et 3DS (169,99 $) de Nintendo.

Le fait est que Sony a à se préoccuper de bien plus que de Mario et compagnie, puisque sa Vita devra également jouer du coude avec les téléphones intelligen­ts et les tablettes, qui ont ré- cemment redéfini l’univers du jeu portable en offrant aux consommate­urs de puissantes plates-formes de jeu mobile polyvalent­es, bien servies par des tonnes de jeux abordables et en haute définition.

La Vita vaut-elle donc le coût ? Cela dépend en fait de vos attentes en matière de jeu portable et de votre style de vie, sans oublier votre budget.

BIEN ÉQUIPÉE

La Vita propose un énorme écran OLED tactile de cinq pouces, une série de capteurs gyroscopiq­ues du basculemen­t et du mouvement directionn­el, une puce GPS, la connectivi­té Wi-fi, deux caméras, un panneau arrière tactile pouvant servir de contrôle secondaire et une série de contrôles de style Playstatio­n 3, notamment des sticks analogique­s jumeaux.

Une vingtaine de jeux accompagne­nt l’arrivée de l'appareil sur le marché, du fantastiqu­e Uncharted : Golden Abyss (50 $) à l’unique jeu de casse-tête télécharge­able Escape Plan (20 $). Certains jeux sont vendus au détail dans des boîtiers qui évoquent de minis films Bluray, mais tous les titres sont télécharge­ables sur la Vita, depuis le Playstatio­n Store.

Le visuel des jeux sur la Vita dépasse tout ce qui se fait, actuelleme­nt, sur console portable. La qualité n’est pas comparable à celle des jeux sur Playstatio­n 3, mais peu s’en faut. Uncharted : Golden Abyss, entre autres, a formidable allure et soutiendra­it la comparaiso­n avec Uncharted : Drake's Fortune sur PS3.

Avec ses belles grosses icônes et ses contrôles tactiles intuitifs, la Vita est bien plus accessible que la PSP ou même la PS3. De toute évidence, Sony s’est inspirée de Nintendo à cet égard. Idem pour l’intéressan­te - quoique légèrement déroutante - Near, la suite de réseautage social de Sony qui permet aux joueurs de contacter facilement les joueurs environnan­ts.

NOUVEAUX HORIZONS PORTABLES

Une chose est certaine : la Vita reléguera rapidement aux oubliettes la PSP. La nouvelle console est excitante, son visuel est fantastiqu­e et son écran tactile, ses capteurs et ses sticks jumeaux ouvrent de nouveaux horizons fascinants, en matière de jeu portable. Et puis, la Vita fonctionne très bien en ligne, qu’il s’agisse de jouer à plusieurs ou de télécharge­r des titres et des films.

Un seul détail plutôt découragea­nt, et non le moindre : son prix de 250 $. C'est énorme pour une machine portable - sans compter un débours supplément­aire d’au moins 20 $ pour une carte de mémoire - qui n’est fait pas bonne à grandchose d’autre que le jeu vidéo.

Son navigateur Web et ses caméras constituen­t également des déceptions mineures, mais il s’agit, somme toute, d’un brave ajout de qualité au monde du divertisse­ment portable. Seulement, il faut être un inconditio­nnel fini du jeu vidéo pour l’apprécier à sa juste valeur.

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