Le Journal de Montreal - Weekend

BIEN PLUS QU’UN CLOWN DANS L’ESPACE

Le film Toucher le ciel, qui illustre le voyage dans l’espace du fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, sortira dans une vingtaine de salles de cinéma au Québec, le 18 mai prochain. Ce documentai­re n’est pas que l’histoire du plus populaire clown d

- Agnès Gaudet

Assez fascinant de suivre la grande expédition de Guy Laliberté, le 500e humain à s’envoler pour l’espace, le septième, non-astronaute de profession, seulement à faire partie de l’équipe et le premier artiste dans l’histoire de l’humanité. Dans Toucher le ciel, un film d’adrian Wills, on assiste, avec un brin de voyeurisme, à toutes les étapes de l’aventure en compagnie de Guy Laliberté, alors que le compte à rebours est, pour lui, commencé, 144 jours avant le décollage, jusqu’à son retour sur Terre.

On le suit à Star City, le quartier général du programme spatial russe, alors qu’il doit se soumettre à une batterie de tests médicaux, physiques et psychologi­ques. À cette étape, les millions du fondateur du Cirque du Soleil ne peuvent plus rien pour lui. Ils lui ont permis d’acheter le voyage dans l’espace, mais ils ne garantisse­nt pas son départ. Pour partir, Guy Laliberté a dû réussir l’exigeant programme d’entraîneme­nt.

Durant cinq mois et demi, le temps de l’entraîneme­nt, le cinéaste Adrian Wills et ses assistants, dont un traducteur russe qui a fait ses études à Montréal, ont suivi Guy Laliberté. On nous montre d’ailleurs plusieurs facettes de sa personnali­té, drôle, candide, attachante et déterminée, notamment.

« Une de ses forces est le one to one, admet Adrian Wills. Sa façon de parler aux individus fait tout son charme.

« Il est fonceur aussi. À Star City, il ne dormait que trois ou quatre heures par nuit, il étudiait, il faisait ses examens et en même temps, il dirigeait sa compagnie. »

DES SUPER HUMAINS

Adrian Wills, qui a aussi réalisé le documentai­re All together now, film témoin de la rencontre des Beatles et du Cirque du Soleil pour le spectacle Love, aurait pu se contenter de nous livrer Guy Laliberté dans l’espace. Il n’en est rien. Au contraire, dans Toucher le ciel, on rencontre plusieurs astronaute­s liés à l’histoire, dont Alexei Leonov - 78 ans - le premier homme à avoir marché dans l’espace, Mikhail Tyurin qui a vu du haut du ciel, à bord de la station spatiale, New York s’écrouler, le 11 septembre 2001.

« On a voulu mieux comprendre cet univers, indique Adrian Wills. Avant, on a surtout montré ces voyages d’un oeil scientifiq­ue, technique, un oeil de gars. On a peu parlé du risque, de la passion. Ces êtres-là (les astronaute­s) sont un peu des super humains brillants, des leaders qui sont aussi près à suivre. »

Les astronaute­s choisis pour effectuer les voyages spatiaux ne voient pas d’un très bon oeil l’arrivée d’un touriste dans l’espace. Guy Laliberté, avec son nez de clown, grâce à sa déterminat­ion et son humour, a pourtant réussi à tisser des liens avec l’équipage. La présence d’une équipe de tournage qui suivait ce populaire touriste de l’espace n’était pas non plus désirée.

« Ça ne faisait pas leur bonheur, admet Adrian Wills, mais on les a convaincus que notre optique n’était pas juste le trip de Guy (Laliberté). »

TELLEMENT BELLE

À Star City, on a approuvé le film en quelques étapes, un peu comme un pro- ducteur le ferait. Quant aux nombreuses archives qui ponctuent le film, elles ont été accordées par la NASA, où Adrian Wills a passé une semaine.

Le montage du film a pris « une bonne année ». Tout un casse-tête, avec les nombreuses entrevues avec des astronaute­s, les images d’adrian Wills et celles que Guy Laliberté a lui-même tournées, pour notre bénéfice, à bord de la station spatiale, alors qu’il flotte en apesanteur et même dans la capsule qui l’a brusquemen­t ramené sur terre.

Quant à la musique, celle du compositeu­r Benoît Charest ( Les triplettes de Belleville) et même Fly me to the moon de Frank Sinatra, Adrian Wills l’a voulu paisible, pour illustrer la beauté du monde.

Il en résulte un documentai­re magique qui nous rappelle à quel point la planète est belle et fragile. Après avoir vu les beautés de la Terre de là-haut, Guy Laliberté conclut.

« Mon paradis est sur terre. Elle est tellement belle. »

On sort de là la tête... dans les nuages.

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Avec ses camarades de voyage, l’américain Jeffrey Williams et le Russe Maxim, des super humains.
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