Le Journal de Montreal - Weekend

Véronique Sanson attendue par ses fans québécois

Après son passage à Star Académie en février dernier, l’icône sacrée du rock français, Véronique Sanson, renouera avec son public québécois les 1er et 2 juin prochain au Théâtre St-denis.

- Sandra Godin Agence QMI -VÉRONIQUE SANSON

Quatre ans après son dernier concert au Québec, Véronique Sanson célébrera avec les Québécois le quarantièm­e anniversai­re de la parution de son premier album Amoureuse. Conçu avec Michel Berger et enregistré en toute intimité dans un studio français en 1972, cet album a marqué les premiers pas d’une longue carrière. Spécialeme­nt rééditée pour l’occasion, l’oeuvre renaîtra le 29 mai prochain, accompagné d’un DVD qui a été enregistré à Bruxelles en 2012.

Directe mais pudique, la femme de 63 ans revient sur une carrière de quatre décennies. À partir de la France, elle nous a parlé de ce spectacle qu’elle donnera à Montréal, de la réédition d’amoureuse, et de son album à venir. Comment vous sentez-vous à l’idée de vous produire à nouveau sur la scène québécoise ?

Je suis toujours tellement contente de revenir ici. J’entretiens avec le public québécois une vieille amitié. Ma carrière a marché au Québec avant la France. Les Québécois m’ont accueillie tout de suite dans les années 1970. J’ai des souvenirs extraordin­aires, dont une tournée avec Claude Dubois. Le public est direct, curieux, et pas du tout coincé. Les Français sont toujours un peu coincés, un peu méfiants, mais ça finit toujours par s’arran- ger. Sauf que ce n’est pas du tout la même chose qu’au Québec. Quand je suis arrivée dans ces années-là, j’étais tellement surprise de la réaction du public. Il m’a donné du courage, il m’a donné des ailes pour la suite. À quoi le public doit s’attendre pour les deux spectacles que vous donnerez à Montréal ?

Il y aura une douzaine de musiciens et de choristes. Le spectacle est assez éclectique, très joyeux, un mélange d’anciennes chansons et de pièces de mon dernier album Plusieurs Lunes. Et, parfois, je serai seule au piano. Que représente pour vous la réédition de votre tout premier album ?

Ça fait quarante ans que je chante les chansons d’amoureuse, et elles n’ont pas vraiment vieilli, sans prétention aucune. Elles sont intemporel­les. J’ai composé Amoureuse en 1969… Sur l’album, on retrouve aussi des petites maquettes, et il y a des versions étrangères, en anglais et même en allemand. Je trouvais ça drôle de mettre plusieurs versions, parce qu’elles n’ont pas du tout la même sonorité en italien ou en espagnol. Et puis pour les maquettes, c’est curieux d’entendre ma voix qui était vraiment différente à l’époque, plus fluette. Ça permet de voir mon évolution vocale.

Pourquoi avoir choisi d’enregistre­r une version inédite de la chanson

Amoureuse en duo avec l’actrice Fanny Ardant ?

C’est une femme qui m’a toujours surprise par sa voix, par son jeu d’actrice. Elle est formidable. Je n’avais pas envie de faire un duo avec un chanteur ou une chanteuse. Je voulais changer un peu, parce que ce sont toujours deux chanteurs qui chantent ensemble. Je voulais explorer autre chose avec quelqu’un qui ne fait pas le même métier que moi. Je trouvais l’idée intéressan­te, surtout avec Fanny. Vous avez exploré l’amour sous toutes ses formes dans vos chansons. Qu’est-ce qui vous inspire aujourd’hui ?

L’amour m’inspire encore, et aussi toutes les choses qui m’entourent, même socialemen­t. Je n’ai jamais été une chanteuse engagée, je ne le serai jamais. J’ai toujours chanté avec pudeur, car je ne crois pas qu’il est nécessaire de toujours avoir le poing levé. Mais il y a des choses quand même qui me choquent sur cette planète. Il n’y a pas que l’amour ou le « désamour ». Ce qui m’attire le plus, c’est de chanter un ciel rempli, plein de nuages. On a plus de choses à dire que sur un ciel bleu. Ma vision du monde a changé depuis mes débuts. J’ai évolué, et la musique aussi est faite pour évoluer. C’est important de se nourrir et de s’inspirer de ce qui se crée autour de nous.

J’ai d’ailleurs deux ou trois chansons d’écrites, pour un prochain album, ce qui est quand même extraordin­aire, parce que je travaille de plus en plus lentement. Il verra le jour peut-être d’ici deux ans. Je reviens de huit mois de tournée, je n’ai pas le temps de m’y pencher. Mais après Montréal, je m’y mets. De quoi êtes-vous le plus fière lorsque vous regardez en arrière ?

D’être restée aussi longtemps ! Mais en général, je suis fière de tout. J’adore faire des tournées, j’adore chanter et être encore sur scène. La rencontre avec le public, c’est ce qu’il y a de plus important. J’ai toujours le coeur qui bat à trois milles à l’heure, je tremble, j’ai peur de ce qui peut arriver. Une panne d’électricit­é, une panne de voix, une panne de doigts. On ne sait jamais.

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