Le Journal de Montreal - Weekend
LE VIBROMASSEUR A ÉTÉ INVENTÉ POUR SOIGNER L’HYSTÉRIE
La petite histoire du plaisir, c’est, sous couvert d’une comédie romantique, une chronique sur l’invention du... vibromasseur !
Fin des années 1800. La Grande-bretagne — et, du même coup, l’europe — est plongée dans une « grande noirceur » sexuelle. Parallèlement, la science se développe et, avec elle, la médecine. Entre en scène Mortimer Granville (Hugh Dancy), jeune docteur fringant qui vient de perdre son poste dans un hôpital à cause de sa conviction que les microbes existent. Il se retrouve à pratiquer avec Robert Dalrymple (Jonathan Pryce), spécialiste N des troubles féminins.
« Je ne savais que peu de choses sur le sujet, expliquait Hugh Dancy au moment de la présentation du film. Et ma première réaction a été de rire. Mais, au fur et à mesure de ma lecture du scénario, j’ai adoré le mélange des tons : oui, il y a des scènes drôles, mais on sent aussi l’histoire d’amour, de même que des idées très sérieuses. » Et, pour l’acteur, le tout « est très vivant et contemporain. »
DROIT DES FEMMES
Maggie Gyllenhaal incarne Charlotte, la fille du docteur Dalrymple, qui se bat pour la reconnaissance des droits des femmes. Interviewée par des médias américains au moment de la présentation de La petite histoire du plaisir au Festival des films de Toronto, la jeune femme a parlé de sa « curiosité » à la lecture du scénario. « D’un point de vue contemporain, beaucoup de situations présentées dans le film sont totalement ridicules. Pour nous, la simple idée d’utiliser un vibrateur pour soigner l’hystérie féminine est totalement extravagante ! »
AUSSI FIDÈLE QUE POSSIBLE
Si les scénaristes ont pris des libertés avec les faits — attention, les personnages principaux ont réellement existé, et c’est bien Mortimer Granville qui a déposé le premier brevet pour le vibromasseur dans ces années-là —, la période de fin du XIXE siècle a été reproduite aussi fidèlement que possible sur grand écran. Pour Stephen Dwyer, l’un des auteurs, « l’évolution de Mortimer en est une d’un jeune visionnaire qui croit à la science. Il est en avance sur son temps et se sent bridé par la société dans laquelle il vit. »
Les costumes et les décors ont été créés méticuleusement. « C’était la deuxième fois que je jouais en corset, a dit Maggie Gyllenhaal. Au début, je me sentais très claustrophobe et un peu étourdie, je ne savais pas du tout si j’allais être capable de travailler en corset. Charlotte étant un personnage très physique, j’ai appris à manoeuvrer avec. Je suis maintenant capable d’aller aux toilettes avec un corset ! J’aime beaucoup cette époque. Pour moi, les femmes sont extrêmement belles dans leurs longues jupes et leurs cheveux relevés en chignon. » La petite histoire du plaisir prend l’affiche au Québec le 25 mai.