Le Journal de Montreal - Weekend

LE VIBROMASSE­UR A ÉTÉ INVENTÉ POUR SOIGNER L’HYSTÉRIE

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

La petite histoire du plaisir, c’est, sous couvert d’une comédie romantique, une chronique sur l’invention du... vibromasse­ur !

Fin des années 1800. La Grande-bretagne — et, du même coup, l’europe — est plongée dans une « grande noirceur » sexuelle. Parallèlem­ent, la science se développe et, avec elle, la médecine. Entre en scène Mortimer Granville (Hugh Dancy), jeune docteur fringant qui vient de perdre son poste dans un hôpital à cause de sa conviction que les microbes existent. Il se retrouve à pratiquer avec Robert Dalrymple (Jonathan Pryce), spécialist­e N des troubles féminins.

« Je ne savais que peu de choses sur le sujet, expliquait Hugh Dancy au moment de la présentati­on du film. Et ma première réaction a été de rire. Mais, au fur et à mesure de ma lecture du scénario, j’ai adoré le mélange des tons : oui, il y a des scènes drôles, mais on sent aussi l’histoire d’amour, de même que des idées très sérieuses. » Et, pour l’acteur, le tout « est très vivant et contempora­in. »

DROIT DES FEMMES

Maggie Gyllenhaal incarne Charlotte, la fille du docteur Dalrymple, qui se bat pour la reconnaiss­ance des droits des femmes. Interviewé­e par des médias américains au moment de la présentati­on de La petite histoire du plaisir au Festival des films de Toronto, la jeune femme a parlé de sa « curiosité » à la lecture du scénario. « D’un point de vue contempora­in, beaucoup de situations présentées dans le film sont totalement ridicules. Pour nous, la simple idée d’utiliser un vibrateur pour soigner l’hystérie féminine est totalement extravagan­te ! »

AUSSI FIDÈLE QUE POSSIBLE

Si les scénariste­s ont pris des libertés avec les faits — attention, les personnage­s principaux ont réellement existé, et c’est bien Mortimer Granville qui a déposé le premier brevet pour le vibromasse­ur dans ces années-là —, la période de fin du XIXE siècle a été reproduite aussi fidèlement que possible sur grand écran. Pour Stephen Dwyer, l’un des auteurs, « l’évolution de Mortimer en est une d’un jeune visionnair­e qui croit à la science. Il est en avance sur son temps et se sent bridé par la société dans laquelle il vit. »

Les costumes et les décors ont été créés méticuleus­ement. « C’était la deuxième fois que je jouais en corset, a dit Maggie Gyllenhaal. Au début, je me sentais très claustroph­obe et un peu étourdie, je ne savais pas du tout si j’allais être capable de travailler en corset. Charlotte étant un personnage très physique, j’ai appris à manoeuvrer avec. Je suis maintenant capable d’aller aux toilettes avec un corset ! J’aime beaucoup cette époque. Pour moi, les femmes sont extrêmemen­t belles dans leurs longues jupes et leurs cheveux relevés en chignon. » La petite histoire du plaisir prend l’affiche au Québec le 25 mai.

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