Le Journal de Montreal - Weekend

GOÛTER ÀLA VICTOIRE

Philippe Bond n’avait jamais rien gagné avant dimanche dernier. Correction : Philippe Bond n’avait presque jamais rien gagné avant dimanche dernier. Sacré Humoriste de l’année au 14e gala Les Olivier, le comique s’est rappelé son unique victoire au momen

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En 2011, le nouveau chouchou du public n’avait pourtant pas eu la main chanceuse aux Olivier. Son premier one man show n’avait obtenu aucune nomination à la prestigieu­se cérémonie. Ni pour les textes, ni pour la mise en scène. « Je n’étais pas fâché », précise-t-il.

En raison de son absence de la liste des nommés, Philippe Bond n’avait pas reçu de billets pour assister à l’événement. Il avait toutefois accepté d’y participer à titre de présentate­ur. Avec Dominic Paquet, il avait déridé l’auditoire en parodiant des animateurs radio qui en mettent trop. Un sketch durant lequel on pouvait voir Paquet patauger dans une piscine remplie de jell-o et Bond s’esclaffer en se vidant un pot de mélasse sur la tête.

« J’ai fini mon numéro avec Dominic, je suis allé prendre une douche, j’ai remis mes jean et mon t-shirt, pis j’ai sacré mon camp chez moi », dit-il.

« Cette année, j’ai repris goût aux galas. Tout ça à cause d’un trophée… C’est niaiseux ! »

Au moment de notre entrevue téléphoniq­ue, Philippe Bond était de retour chez lui, dans les Laurentide­s. Il décompress­ait « en bedaine », assis sur son balcon. « Mon Olivier est bien en vue sur ma table de patio. »

Le comique n’avait pas fêté son triomphe jusqu’aux petites heures du matin puisqu’au lendemain du gala, il devait retrouver son micro à C’t’encore

drôle, l’émission du réveil à NRJ.

« J’étais party animal dans le temps, mais depuis que je fais de la radio, je suis beaucoup plus discipliné. Je suis assez tranquille. Je me lève à 3 h 30 chaque matin. Je ne peux pas me permettre de sortir. »

Bond a reçu un coup de chapeau d’une de ses idoles d’enfance après son sacre dimanche : Jean-marc Parent. Celui-ci l’attendait dans les coulisses après avoir lui-même remporté un prix, celui du Spectacle de l’année pour Torture.

« Il m’a serré la main, pis il m’a dit : « J’ai appris que tu aimais bien ce que je faisais. Je suis très flatté et je suis très heureux pour toi. » On a pris quelques photos ensemble et je me suis présenté en salle de presse. »

Après avoir répondu aux questions des journalist­es pendant près d’une heure, Philippe Bond a quitté Radio-canada pour se diriger vers le Vieux-port de Montréal, où se tenait la party d’aprèsgala. « C’était spécial de voir des gens comme Peter Macleod, Jean-michel Anctil et Mike Ward venir me féliciter. »

Philippe Bond insiste : son titre d’humoriste de l’année, il ne l’a pas volé. Le comique de 32 ans a travaillé fort pour se donner la chance de mettre la main sur une statuette dorée.

« Je suis sorti de l’école nationale de l’humour en 2002. J’ai fait des cabarets et des bars pendant sept ou huit ans avant de commencer à gagner convenable­ment. J’ai bûché. »

Parmi les souvenirs qui remontent à la surface, citons celui d’une semaine passée entre Matane, Sherbrooke, Gatineau et une petite ville obscure en Ontario…

« J’avais dormi dans mon auto en arrière d’un Tim Horton parce que je n’avais pas une cenne. J’avais réglé l’alarme sur ma pagette pour m’assurer de ne pas passer tout droit. »

Aujourd’hui, Bond partage notamment son temps entre les plateaux d’enregistre­ment (il anime The Price is Right à V) et la scène. Sa tournée devrait d’ailleurs se poursuivre jusqu’en mai 2013 et ainsi frôler la barre des 300 représenta­tions.

Au programme cet été: des spectacles à Sainte-thérèse et Saint-hyacinthe, congé de radio (« Je vais enfin pouvoir dormir! ») et des vacances dans le Maine. « Avec des amis, j’ai loué une maison au mois de juillet… en plein milieu du Festival Juste pour rire. Je ne savais pas que les galas tombaient en plein dans cette période-là. Je me sentais tellement mal… mais avec l’olivier de l’année en poche, j’ai réalisé que je pouvais partir la tête tranquille. Ça veut dire que j’ai assez travaillé. C’est comme si on me confirmait que je pouvais prendre deux semaines de congé! »

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SAMEDI 19 MAI 2012

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