Le Journal de Montreal - Weekend

Le beau destin de Gino Rosato

IL A COMMENCÉ SA CARRIÈRE DANS LE MONDE DES COURSES AUTOMOBILE­S, UN PEU PAR HASARD, BEAUCOUP PAR PASSION. DE BUS BOY DANS UN GRAND HÔTEL MONTRÉALAI­S, CE PETIT GARS DE LAVAL A GRIMPÉ LES ÉCHELONS JUSQU’À LA DIRECTION DES OPÉRATIONS CORPORATIV­ES DU CONSTRUC

- AGNES.GAUDET@QUEBECORME­DIA.COM Agnès Gaudet

La success story de Gino Rosato, tous les gars du milieu du sport la connaissen­t. Il a souvent raconté cette histoire, truffée de hasards et de déterminat­ion qui lui a permis d’atteindre les sommets.

Il y a 20 ans, Gino Rosato travaillai­t à l’hôtel Radisson de Montréal comme simple busboy quand un patron de Ferrari, important client de l’hôtel en question, s’est gravement brûlé lors d’un bête accident de BBQ à gaz, lors du Grand Prix. Forcé au repos dans sa chambre d’hôtel, sur ordre de son médecin, avant de pouvoir regagner son domicile en Italie, on a confié à Gino la tâche de s’en occuper.

Le jeune homme à tout faire parlait quatre langues, dont l’italien et son propre père étant malade à la même époque, il était très sensible au confort du patron de Ferrari.

« Je me suis senti responsabl­e de cet homme-là, raconte Gino Rosato et je me suis occupé de lui avec mon coeur. »

L’HABIT ROUGE

Au moment du départ, pour le récompense­r, le patron de Ferrari a offert de rémunérer Gino, ce que ce dernier refusa aussitôt. En échange, le bonhomme l’a donc invité à venir au Grand Prix le dimanche suivant, muni d’une passe VIP.

« J’avais rencontré tout le monde, se souvient encore Gino Rosato avec émotion. J’avais vu les automobile­s, l’équipe m’avait donné un t-shirt. Pour moi, c’était comme si j’avais gagné le gros lot. Et, c’est de là qu’est partie ma carrière. »

L’année suivante, Gino était appelé à travailler à la logistique du Grand Prix. Il plaçait des tables, passait le balai.

« Ça m’était égal, avoue-t-il, du moment que je portais l’habit rouge de Ferrari. »

Sa grande chance aura été de rencontrer Jean Todt (aujourd’hui président de la FIA), à l’époque directeur général de la F1. C’est lui qui lui donna sa véritable première job.

« J’étais un des seuls au sein du groupe qui parlait anglais, dit-il. J’ai fait équipe avec Michael Schumacher et, tous ensemble, on a réécrit le livre de la Formule 1. Six ans après mes débuts, on était champion du monde. »

UNE VEDETTE

Chez Ferrari, Gino Rosato a connu huit championna­ts F1 des constructe­urs et six championna­ts des pilotes. Le p’tit gars de Laval, multiplian­t les entrevues et les passages à la télé, est devenu lui-même une vedette. En 2009, Gino Rosato acceptait le poste de v.-p. et directeur des affaires corporativ­es du Groupe Lotus.

« Je me suis retrouvé vice-président, alors que, 20 ans plus tôt, je passais le balai, s’émerveille-t-il. Mon cheminemen­t a été long et inimaginab­le. »

Au fil des rencontres, Gino Rosato s’est lié d’amitié avec le manager d’artistes Doc Mcguy, qui a géré les carrières de Bon Jovi, Mötley Crüe, Diana Ross, Guns and Roses et Kiss. Il siège même au conseil d’administra­tion de Doc McGhee Entertaine­ment, ce qui l’amène à rencontrer plein de stars.

Gino Rosato travaille aujourd’hui dans la ville de Norwich, en Angleterre, mais il revient toujours à son domicile, à Duvernay-laval, où habitent ses parents italo-québécois.

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Avec Noémie Campbell, réunis pour une bonne cause. Rencontre exceptionn­elle avec Bono.
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