Le Journal de Montreal - Weekend
DES ROCKEURS QUI DURENT
Bien malins ceux qui auraient pu prédire, dans les années 1960, que les Rolling Stones et Robert Charlebois seraient toujours actifs 50 ans plus tard. Fruit du hasard, les rockeurs britanniques et notre frisé québécois préféré soulignent tous leurs 50 ans
Grosse semaine pour la métropole. Demain soir, le Centre Bell accueillera la bande à Mick Jagger, pour la première fois en sept ans. Alors que plusieurs rumeurs faisaient état d’un spectacle des Stones sur les plaines d’Abraham, à Québec, cet été, la troupe britannique ne s’arrêtera finalement qu’à Montréal.
Quelques jours plus tard, le 15 juin, ce sera au tour de Robert Charlebois de prendre d’assaut la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier, pour un spectacle qui clôturera l’année de célébration de ses 50 ans de métier. Rappelons qu’il aura 69 ans le 25 juin prochain. Quant à Mick Jagger, il soufflera sur 70 chandelles le
26 juillet de cette année.
LE PIED SUR
L’ACCÉLÉRATEUR
L’an dernier, les rumeurs allaient bon train quant à la possible tenue d’une tournée mondiale pour fêter le cinquantenaire des Rolling Stones. Les Britanniques avaient d’abord souligné leur anniversaire avec cinq concerts, à Londres et New York. Le Journal était présent pour le tout premier spectacle, au O2 Arena, dans la capitale anglaise, en novembre. Très en forme, les musiciens avaient profité de la frénésie qui régnait dans l’aréna, et du fait qu’ils jouaient à la maison, pour offrir une généreuse performance de 23 chansons. Quelques semaines plus tard, on annonçait de nouvelles dates pour 2013 en Europe et en Amérique du Nord. D’abord ignorée, Montréal a finalement été ajoutée au calendrier.
Dès les nouvelles représentations, on a pu constater que les Stones n’avaient pas levé le pied de l’accélérateur. Le groupe avait l’intention de donner tout ce qu’il avait dans chacune des villes qu’il visitait. De quoi justifier (un peu) les montants exorbitants que les musiciens exigent pour les billets de leur spectacle.
Se considérant comme un «moyen fan» des Stones, Robert Charlebois ne sera pas dans les estrades du Centre Bell demain. En entrevue avec le Journal (voir section Musique), le chanteur a dit que les Britanniques étaient capables du meilleur comme du pire.
«Je les ai peut-être vus trois ou quatre fois. Quand c’est bon, ils peuvent être meilleurs que moi, mais quand ce n’est pas bon, je peux être pas mal meilleur qu’eux. Je les ai vus à quelques reprises alors qu’ils n’étaient pas bons, qu’ils étaient trop saouls pour jouer. J’en aurais même pas voulu derrière moi. Par contre, ça crée une certaine magie.»
«On se demande, avant un spectacle, s’ils seront bons ou pas, poursuit-il. Jagger est toujours survolté, mais les autres ne sont pas nécessairement comme lui. Ils ont l’air de s’en foutre. Le résultat n’est pas toujours extraordinaire.»
LES BEATLES AVANT LES STONES
Les premières fois qu’il a entendu les Rolling Stones et les Beatles, Charlebois n’avait pas été épaté, jugeant que ces Britanniques n’apportaient rien de nouveau. À ses yeux, I Wanna Hold Your Hand, «c’était quétaine».
Puis, les Beatles ont sorti Sgt. Pepper’s et là, il a été ébloui. Aujourd’hui, Charlebois se considère davantage comme un fan des Beatles que des Stones.
«Je ne serai pas présent au Centre Bell dimanche [pour les Stones], parce que je les ai trop vus, dit Charlebois. Il y a aussi des gens qui pensent ça de moi. Ils ne seront pas à la Place des Arts le 15 juin. (rires)» – Avec la collaboration de
Vanessa Guimond. Les Rolling Stones seront au Centre Bell demain soir. Le spectacle pour les 50 ans de Robert Charlebois se tiendra le 15 juin à la Place des Arts.