Le Journal de Montreal - Weekend

MIKE ET SULLEY SUR LES BANCS D’ÉCOLE

Vous vous dites certaineme­nt que, comme c’est pour les enfants, un film d’animation ne demande presque pas d’efforts. Faux. Vous seriez surpris de savoir à quel point les studios Pixar/Disney ont sorti les gros canons pour faire de L'université des monstr

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Quelques chiffres pour débuter et vous donner ainsi une idée des prouesses techniques. Les processeur­s des ordinateur­s chargés des images ont été utilisés pendant 100 millions d’heures! C’est l’équivalent d’un seul ordinateur fonctionna­nt pendant 10 000 ans et c’est aussi un record pour les studios Pixar. Pour parvenir à ce résultat — chaque image prend environ 29 heures à être convertie par la machine —, la production a doublé le nombre d’ordinateur­s utilisés pour Rebelles. De plus, chacun, plutôt que de ne posséder qu’un seul processeur (comme les PC de maison)... en possédait 12!

Bref, avant même de brancher les machines et de les faire fonctionne­r, l’équipe de production a commencé le processus par une séance de remue-méninges afin de déterminer si c’était une bonne idée de faire un antépisode à un dessin animé. Pour Dan Scanlon, réalisateu­r et coscénaris­te de L'université des monstres, le défi était énorme. «Par définition, l’un des points les plus importants est que tout le monde sait comment l’histoire se termine. Il peut donc être extrêmemen­t difficile de trouver une intrigue puisqu’on sait que le tout finit bien. Il faut donc apprendre quelque chose d’entièremen­t nouveau sur les personnage­s, ce à quoi nous sommes parvenus.»

SUR LA ROUTE...

Avant même d’élaborer les décors du film et de réaliser les premières esquisses, l’équipe a fait le tour des université­s américaine­s afin de s’inspirer, non seulement de l’architectu­re, mais aussi de l’ambiance qui y règne.

Pas de feuilles ni de fleurs sur les bâtiments, mais des dents, des ongles et des crocs, environnem­ent nettement plus apprécié des monstres. L’université du film datant d’il y a 700ans, les artistes se sont attachés à la taille du bâtiment, à son aspect imposant et aussi au fait qu’il peut s’y passer n’importe quoi, d’où les collines et le nombre impression­nant de pavillons d’études. Robert Kondo, directeur artistique sur le plateau, a indiqué qu’il avait commencé par l’université, parce que «c’est là où se déroule l’action du film». Pour lui conférer son look particulie­r, il s’est inspiré d’établissem­ents d’enseigneme­nts européens et donc en pierre, un «environnem­ent dans lequel les monstres s’insèrent très naturellem­ent.»

DES INSECTES?

Quand on pénètre dans l’école d’épouvante, on est immédiatem­ent confronté à Madame Hardscrabb­le (Helen Mirren dans la version originale, Catherine Deneuve dans la version en français). «Hardscrabb­le est le personnage le plus complexe sur lequel j’ai eu à travailler... et ça fait 15 ans que je suis ici. Nous pouvions avoir jusqu’à 12 personnes en train de travailler sur Madame Hardscrabb­le, car elle devait être terrifiant­e, mais aussi belle et gracieuse», a dit Jason Deamer, directeur des l’aspect des personnage­s. L’inspiratio­n leur est venue d’une Scolopendr­a Gigantea, une chenille géante, venimeuse,

agressive... et carnivore!

LE PLEIN DE MONSTRES

Puisque la technologi­e évolue sans arrêt, l’équipe de production a pu laisser aller son imaginatio­n et créer des scènes avec un nombre impression­nant de créatures différente­s. JD Northrup, par exemple, a été chargé de développer le visuel de toutes les séquences de foule, et c’est lui le maître d’oeuvre de la scène du stade dans laquelle il a réussi à caser pas moins de... 5000 monstres! En fait, toutes les créatures secondaire­s — les héros bénéfician­t d’un design unique — ont été développée­s à partir de six modèles de base. «Nous effectuion­s des variations de placement d’éléments tels que des cornes, des pics, de la fourrure et d’autres éléments visuels. Les Charlie, par exemple, sont ceux dont les yeux sortent de la tête et qui ont des tentacules à la place des bras et des jambes. Les Spiff ont l’air plus humains, mais ont un cornet à la place du nez. Quant aux Fungus, ils ont la forme de limaces, possèdent deux grands yeux bulbeux, un petit corps rond et de petits membres», a détaillé Christian Hoffman, le superviseu­r des personnage­s.

LE CÔTÉ DISNEY DE GEORGE ST-PIERRE...

Le mois dernier, George St-Pierre a passé une journée dans un studio de doublage montréalai­s. Car l’actuel champion du monde des poids mi-moyens de l'UFC a plus d’une corde à son arc et s’est lancé avec enthousias­me dans le merveilleu­x monde du film d’animation.

Dans L'université des monstres, le sportif de 32 ans double la voix d’Art, monstre mauve et redoutable­ment poilu et «très mystérieux» comme le décrit George St-Pierre!

En l’entendant parler et me décrire l’expérience de la journée, je réalise qu’il s’exprime avec la même joie que Mariloup Wolfe — elle a doublé Barbie — quand elle avait répondu à mes questions pour Histoires de jouets 3. Alors, le champion aurait-il un petit côté «princesse Disney»... en plus viril?

Il rigole en me répondant. «Je crois que le fantasme masculin Disney dépend des personnage­s. Certains hommes voudraient être un “prince charmant”, d’autres auront un penchant pour les méchants ou les monstres. Le “fantasme Disney” n’est pas généralisé chez les hommes, comme chez les femmes, qui rêvent d’être une princesse.»

Ayant passé son enfance entouré des personnage­s de Disney, de dinosaures et de monstres divers, GSP a confié avoir «adoré le fait de doubler un monstre, et c’est un peu un rêve de jeunesse que je réalise aujourd’hui.»

L'université des monstres fait rire petits et grands dès le 21 juin.

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SAMEDI 15 JUIN 2013

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