Le Journal de Montreal - Weekend
PRÊT À DIVERTIR LE PUBLIC
À la veille de la première grand public, le metteur en scène de la pièce, Un homme, deux patrons, Normand Chouinard s’est confié au Journal avec une assurance désarmante, au point où il pourrait faire pâlir d’envie plusieurs autres grands manitous de la s
On entend souvent, à la veille d’une première, que la troupe souhaiterait quelques jours de plus pour peaufiner leur spectacle. Un homme deux patrons fait exception à cette règle. «On a hâte de jouer devant les spectateurs, on attend les 800 spectateurs avec impatience, car nous sommes prêts», confie Normand Chouinard.
Même si on admet qu’un certain tract est présent, ce n’est rien de malsain. C’est sans doute ce fameux trac associé à une première qui incite le dépassement de soi.
Tant la tête d’affiche Marcel Leboeuf que le metteur en scène, ils se sont tous deux rendus à Londres pour assister à la comédie britannique de Richard Bean, qui connaît un succès sans précédent, One Man, Two Guvnors, cette dernière étant une adaptation de Serviteur de deux maîtres, de l’auteur italien Carlo Goldoni, écrite en 1745. «La pièce de Richard Bean est renversante, c’est à se jeter par terre.» Et lorsqu’on lui demande si la version québécoise, Un homme, deux patrons, sera aussi spectaculaire que la version londonienne, il répond: «ce sera encore meilleur, car nous avons davantage de jeux de scène, ce qui ajoute au spectacle. Et la performance des acteurs, ils sont 17 sur scè- ne, et plus particulièrement celle de Marcel Leboeuf, qui incarne Francis Frenette, dépasse largement mes attentes.»
UN CHÔMEUR DOUÉ
Alors que la pièce se révèle aux spectateurs, le metteur en scène précise davantage les enjeux de cette histoire. Ainsi, on apprend que Francis Frenette est un chômeur sans argent et sans éducation. Mais il apprend vite et sait instinctivement profiter d’une situation.
«Il trouvera un travail, puis un deuxième. Pour une même tâche, il réussira à être payé deux fois. Ses deux patrons se connaissent, ils sont même amoureux l’un de l’autre, annonce Normand Chouinard. Mais Francis Frenette fera tout pour que ses deux patrons ne se rencontrent pas afin d’éviter d’être démasqué. Ce sera une véritable course folle.»
MAGOG, 1963
La pièce est campée à Magog en 1963 dans la petite mafia de la région, à une époque où plusieurs familles fortunées s’y installaient. «Nous aurons en fond de scène des photos géantes de résidences de Magog des années 1960 qui existent toujours», souligne le metteur en scène.
En avant-scène, on aura quatre décors différents, dont une rue de Magog où plusieurs scènes s’y déroulent. Le clou du spectacle se déroulera lors d’un souper à l’hôtel où Francis Frenette devra servir à dîner à ses deux supérieurs sans que ceux-ci ne se rencontrent.