Le Journal de Montreal - Weekend
GAD ELMALEH DÉÇOIT UN PEU AVEC SON NOUVEAU SPECTACLE
Cinq ans après son spectacle Pa pa est en haut, Gad Elmaleh est de retour sur scène à Paris au Théâtre Marigny avec Sans tam bour…, un nouveau one-man-show souvent drôle, mais inégal.
Après l’énorme succès de son précédent spectacle, la barre était haute. On s’attendait donc à beaucoup pour ce nouveau one-man-show dans lequel l’humoriste observe et analyse plusieurs thématiques de la vie quotidienne et où il aborde aussi des sujets plus larges comme la religion, la mort ou la notoriété.
Gad Elmaleh n’a rien perdu de sa répartie, de sa gestuelle efficace ni de son charisme, mais on avait parfois une impression de réchauffé en assistant à son Sans tambour…. Certains numéros, comme celui sur le supermarché rappelle un sketch d’Anthony Kavanagh sur le même sujet et lorsqu’il aborde les différences entre les hommes et les femmes, c’est souvent du déjà-vu.
MANQUE D’ORIGINALITÉ
La forme et le jeu sont impeccables, mais le fond manque d’originalité et certains numéros ne sont pas aboutis et mériteraient d’être retravaillés. Lorsque ses blagues ne décrochent pas assez de rires, Gad Elmaleh prend son stylo et les note dans son carnet. Un peu comme s’il était encore en rodage de ce spectacle qu’il a commencé à présenter dans une petite salle parisienne en février dernier et dans quelques villes de province et aux États-Unis par la suite. On en veut un peu à Gad Elmaleh de tomber dans une certaine facilité, mais l’humoriste réussit tout de même à tenir son public, composé en grande partie de fans conquis d’avance, notamment grâce à son talent indéniable pour l’improvisation. Parce que Gad Elmaleh est chez lui sur scène, ça se sent et ça lui va à ravir. Il interpelle le public, l’interroge et la salle, archipleine, en redemande en lui répondant à son tour. Lorsqu’une spectatrice lui répond, pendant un numéro où il explique qu’il a rencontré le pape, il rebondit tout de suite avec une blague et refait le numéro en l’intégrant. «Qu’estce que tu as fait avec le pape?», lance l’humoriste. «J’ai papoté», envoie la spectatrice. Réplique que Gad Elmaleh transforme en «j’ai papauté».
UN HUMOUR QUI RASSEMBLE
Dans Sans tambour…, titre donné en hommage à son groupe de percussions au Maroc lorsqu’il s’amusait, enfant, à jouer sur le capot des voitures, Gad Elmaleh aborde une foule d’autres sujets. Des sujets du quotidien qui nous concernent tous, malgré nos différences. Tous différents, mais tous pareils. Qu’importe les origines sociales, les différences religieuses ou de sexe, tout le monde s’interroge sur ce qu’il y a après la mort et tout le monde essaie d’arriver à un montant juste lorsqu’il met de l’essence.
Au supermarché, face à un vigile, «tu deviens con», dans l’ascenseur tout le monde fait la même drôle de tête et dans le train, on ne veut jamais que quelqu’un vienne s’asseoir à côté de nous. Gad Elmaleh fait un humour rassembleur qui ne heurte jamais les sensibilités. Doublé d’un incroyable don pour la scène, pour le jeu, mais aussi pour la musique et la chanson (il en donne encore une fois un petit aperçu à la fin du spectacle), ce n’est pas par hasard qu’il est l’un des humoristes préférés des Français. Gad Elmaleh présente Sans tam
bour à guichets fermés au Théâtre Marigny jusqu’au 1er juillet prochain. Il sera de retour à Paris, toujours à guichets fermés, du15 janvier au 2 février 2014 au Trianon et sera par la suite en prolongations à L’Olympia en avril 2014.