Le Journal de Montreal - Weekend

BRAD PITT PART EN GUERRE CONTRE LES ZOMBIES

Il aura fallu six ans de développem­ent et environ 175 millions $ pour porter à l’écran le roman de Max Brooks. Réalisé par Marc Forster et mettant Brad Pitt en vedette, World War Z est une véritable avalanche d’action… et de zombies!

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Quand Plan B, la maison de production de Brad Pitt, a acheté les droits d’adaptation de World War Z, l’acteur voulait que le film insiste sur la «critique sociale» du roman, écrit à la première personne et chroniquan­t une pandémie qui transforme les humains en morts-vivants. Or, un premier visionneme­nt a convaincu les producteur­s — incluant le conjoint d’Angelina Jolie — de faire réécrire d’immenses pans du scénario et de tourner pour 40 minutes de nouvelles scènes, incluant une fin remodelée!

GROS DIVERTISSE­MENT

Aujourd’hui, alors qu’il est en plein milieu d’une tournée promotionn­elle qui lui fait parcourir le monde entier, Brad Pitt avoue deux choses: il est devenu un véritable spécialist­e des zombies et son idée de rendre l’aspect politique du roman était mauvaise, un film de zombies étant, par nature, du gros divertisse­ment.

«Que se passerait-il si vous vous ré- veilliez un matin et que tout ce que vous considérie­z comme important était devenu inutile? Que se passerait-il si vous deviez fuir pour rester en vie, pour protéger votre famille? Voilà comment le film commence, et je dois vous dire qu’après, ça n’arrête pas. C’est vraiment du divertisse­ment estival pur!» a confié Brad Pitt sur le tapis rouge lors de la première de World War Z en Allemagne, il y a quelques jours.

ARRÊTER LA PANDÉMIE

«Dans le roman de Max Brooks, la “zombificat­ion” des humains est une pandémie dont on ne connaît pas l’origine ni la cure. Nous avons décidé, pour le film, d’ancrer l’action davantage dans la réalité, de générer une réaction viscérale chez les spectateur­s. Ce qu’il y a de bien avec les superprodu­ctions d’été, c’est qu’on peut laisser tomber un peu de cohérence et de logique», a-t-il ensuite spécifié.

Le livre est présenté comme une collection de témoignage­s recueillis par un employé des Nations unies qui ne s’exprime jamais, sauf au début. Impossible d’adapter cette forme d’écriture très particuliè­re, et c’est pourquoi le long métrage suit Gerry Lane (incarné par Brad Pitt), lui aussi employé des Nations unies, qui parcourt le monde afin de tenter d’arrêter la pandémie. Le scénario s’attarde au début de l’épidémie tout en tentant de rendre l’ambiance du roman — ce sens d’urgence et de désastre — dans un contexte d’espèce de «course contre la montre».

Selon lui, si les longs métrages de zombies étaient populaires dans les années 1970, c’est parce que «le climat politique de l’époque en était un d’incertitud­e et de bouleverse­ments sociaux. Et maintenant que nous vivons à nouveau dans une époque marquée par les changement­s et le scepticism­e, les zombies sont très populaires. Ils sont une métaphore de notre état et représente­nt notre inconscien­ce et notre besoin de regarder ce qui se passe dans le monde. Les zombies nous rappellent que, en tant qu’êtres humains et en tant qu’espèce animale, nous sommes inconscien­ts de ce qui nous arrive et nous devons nous réveiller».

Gerry Lane est donc à la recherche de ce que les autorités médicales appellent «le patient zéro», c’est-à-dire le premier malade à avoir contaminé les autres, la personne à l’origine de l’épidémie.

«Gerry n’est pas un super-héros. Il ne vole pas, il n’est pas plus rapide que la balle d’un pistolet… Gerry ne peut compter sur ses pouvoirs, il doit compter sur son expérience pour trouver l’origine de cette catastroph­e qui touche tous les pays du monde», a expliqué Brad Pitt, cette fois-ci sur le tapis rouge allemand du long métrage.

Pour ce qui est de l’adrénaline, Marc Forster en promet des tonnes au public, rien n’ayant été négligé pour épater les amateurs. Le long métrage a été converti en 3D, les rues de différente­s villes du monde ont été inondées de figurants et les effets spéciaux abondent.

ÉPIQUE

La municipali­té de Glasgow (qui tient lieu de Philadelph­ie), par exemple, a autorisé que 700 personnes maquillées en zombies se déversent dans les rues et détruisent pas moins de 150 véhicules, incluant une ambulance ainsi qu’un camion à ordures.

«Le fait qu’on se concentre, d’un côté, sur la famille de Gerry, et qu’on montre, de l’autre, la destructio­n de notre civilisati­on, fonctionne très bien. Nous avons donné au visuel une qualité épique de destructio­n totale. […] Dans World War Z, on voit des choses jamais montrées auparavant, comme la destructio­n de Jéru- salem [NDLR: la scène tournée à Malte, l’île offrant des similitude­s avec la ville sainte]», a commenté le cinéaste.

Quant aux zombies eux-mêmes, le travail de l’équipe de production a été immense, car il n’était pas question de montrer des marionnett­es. En plus d’effectuer des recherches «scientifiq­ues» et de faire appel à des consultant­s pendant le tournage, le réalisateu­r a tenu à ce que chaque mort-vivant soit unique et se déplace d’une manière qui lui est propre.

C’est ainsi que ces créatures ont été créées par un assemblage de différente­s techniques, mêlant le CGI (l’animation par ordinateur), des cascadeurs, des prothèses ainsi que… des mouvements de danse.

La chorégraph­e Alexandra Reynolds est allée fouiller dans de vieux ouvrages médicaux datant de l’époque victorienn­e pour s’inspirer des mouvements de corps en état de choc. Et la costumière Mayes Rubeo (qui a travaillé sur Avatar) s’est assurée de créer des vêtements spécifique­s pour chaque créature.

«Nous voulions montrer le processus de transforma­tion en zombie à travers les costumes. Si vous regardez chacun des morts-vivants, vous verrez que les costumes ont tous un design spécifique, incluant le vieillisse­ment des habits. Nous voulions vraiment que chaque zombie soit représenta­tif d’une étape spécifique de la contaminat­ion, et cette volonté est venue de Marc Forster», a-t-elle révélé.

LA SCIENCE AU SERVICE DES ZOMBIES

La production a interrogé une pléthore de scientifiq­ues afin d’établir un certain nombre de paramètres. C’est ainsi que les équipes se sont intéressée­s à la réaction humaine et animale en cas de maladie infectieus­e, à l’établissem­ent de mécanismes de défense psychologi­ques et à des réactions parfois inconscien­tes, comme le développem­ent d’un mode de comporteme­nt qui ressemble à celui d’insectes, notamment à celui d’une ruche.

Ce genre de renseignem­ents a également permis la création des maquillage­s, établis en fonction de la durée de l’infection, un zombie «débutant» n’ayant pas le même aspect qu’un zombie infecté depuis plusieurs mois. World War Z déboule dans les cinémas de la Belle Province dès le 21 juin.

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